Ce jour 13 Ramadan, je fis le rat dans ma bibliothèque bleue. Je dis bleue car elle englobe aussi des œuvres littéraires du 14 ème siècle. J’étais loin de ce prestigieux cercle. Une amie bouda ma paresse, me reprochant cette absence de narration. Les araignées ont tissé de grandes toiles durant ton absence, me dit-elle, pour me taquiner. Je voulais de nouveau sentir l’odeur de l’encre. Je ne pouvais plus mater cette excitation. Tant mieux, j’aspirai à ne plus faire le sang d’encre. Ecrire signifie pour moi dire quelque chose d’une manière plus belle qu’elle ne l’est en réalité. M. Walser.
Moi, j’aime la vie. Je positive. Je suis heureux et j’ai décidé de l’être. D’une conversation anodine, je sus qu'un proche de mes amis, s’est séparé de sa meilleure copine. Une amitié immanquable. Cet ami quand il échoue, il claque dans ses mains. Quand il a peur, il claque ses dents. Quand il a faim, il claque du bec. Avant de rompre avec elle, il claquait sa langue pour décrire sa bonté et sa générosité. Son amie lui claqua la porte au nez et refusa de le revoir. Pourtant, il prescrivait à la prendre pour femme la voyant douée d’une noble âme. Mais une simple dispute, fut la cause d’une grande déchirure et le projet culbuta le mettant ainsi dans le désarroi. Il l’aimait. Ce n’est point une pensée, mais un sentiment m’affirmait-il, la gorge serrée, souriant bêtement et le souvenir ravivé. Il se demanda comment osa-t-elle demander sa relève du service pour une affectation dans un autre département, car ils travaillaient ensemble depuis deux ans dans le même bureau. Je ne suis pas un croque-mitaine, me dit-il, prit par des sautes d’humeur et d’idée. Elle peut partir quand elle le voudra, mais cet agissement me fit mal.
Maintes fois, il me raconta, leur jeu intelligeant au bureau en s’amusant à jouer en duo la pièce théâtrale d’Ionesco " la cantatrice chauve" Durant les pauses, ce fut leur passion favorite.
Curieux je lui demandais, le genre de cet amusement pour qu’il dégage son énergie négative. Affichant un large sourire, il débita leurs jeux instructifs. Nous nous adonnions à proposer des mots, et l’un et l’autre nous devions dire son homonyme ou bien le composer dans une phrase. Je m’explique, dit-il les yeux brillant de joie. Les deux jours du week-end languissaient pour nous. Parfois pour dissiper la nostalgie nous chations.
Un beau matin du lundi où nous reprenions le travail, l’esprit frais, je lui disais lors de la pause et après lui avoir demandé ses activités durant le repos de fin de semaine:
- Vois-tu ma chère, toi et moi nous ferons un beau couple. C’est ma façon de lui dire qu’elle m’intéresse.
- Ah non, dit-elle, avec un large sourire ! Le couple est le lieu qui sert à attacher deux chiens de chasse.
- Loin de là, dis-je l’air hébété. Je pense à notre union mon amie.
- Tu en rajoutes là, l’amie est un poisson sans crins et je ne suis pas chauve.
- Oui, tu n’es pas «la cantatrice chauve» de la pièce que nous aimons jouer. Tes piques sont gentilles mais vives.
- Je partage ton avis. Mais vive est aussi de la famille des poissons marins perciformes.
- Tu sais ma chère, dis-je semblant d’être agacé. Je pense bientôt me séparer de ma meilleure compagnonne.
- Moi aussi, prochainement, je vais me séparer de mon meilleur ami. Dit-elle l’air moqueur.
- Mais moi je parle de la cigarette, dis-je, ahuri .
- Mais moi aussi, je parle de mon nom, puisque je vais porter le nom de mon mari, dit-elle l’air rassuré.
- Passant veux-tu. Tu m’épates ce jour, tu mènes le score.
- Victoire ambigüe. Passant est la scie du bucheron, mon ange !
- Et l’ange, ma chair, est un poisson à front jaune.
- Je suis bien assise sur ma chaire. Elle n’est point une chaire de mensonges !
- Mais, nous ne mentons pas je pense!
- Non, mais nous ne montant pas sur nos ergots je pense ?rétorqua-t-elle avec une moue interrogative.
Vraiment astucieux votre jeu. Au lieu de croiser vos bras, vous croisez vos mots, dis-je, l’encourageant à continuer sa narration.
- Tes rétorques sont bizarres, reprit-il.
- En ornithologie bizart est le nom d’un oiseau, dit-elle.
- Tu sais cette discussion, me rappelle notre soirée au net. Comme si nous chatons via Hotmail.
- Mais chatons sont les fleurs du noyer et du saule !
- J’ai failli ce jour, dire que je pensais à ta conquête !
- Quelle conquête ? Est-ce l’espèce d’œillet fleuriste ?
- Je ne parle pas de la révolution d’œillets des barbus.
- Tu veux dire des oiseaux barbus appelés gypaètes?
- C’est intéressant et beau ce que j’apprends ce jour.
- Baud est un chien courant en barbarie !
A suivre./.....
Commentaires
Je retiens de cette histoire trois choses: les hommes viennent de mars et les femmes de venus, un mot n utilise pas a sa place peut causer des degats et enfin, l amour a ses raisons que la raison n a pas. Merci de nous avoir emporte dans ton monde merveilleux ou les enseignements de la vie sont a rechercher dans les meandres du verbe et de la litterature d antant. Chapeau!
Merci Anouar pour ta fidélité . Ton commentaire me rappelle un article sur mars, la planète rouge, qui serait à l'origine de la vie et le roman "la vouivre'' de Marcel Aymé.