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  • Mécontemporain épisode 8

    Quelques passagers embarquèrent. Parmi eux, un couple qui, après le salut, prit place des burkinabaises à mes cotés. L’homme le teint marocain, par contre son conjoint est une Africaine. Puis l’hôtesse vint constater si les passagers fixèrent leurs ceintures de sécurité. Je fus content qu’elle nous délivre de la parodie d’explication sur l’utilité des commandes de réglage des sièges, de la fermeture et l’ouverture de la ceinture, le système d’aération, les issues de secours et la cachette des gilets de sauvetage. Elle répand la claustrophobie sur les passagers dans le vase clos et exigu de l’avion.
    Elle me rappelle, à chaque voyage, la mésaventure d’un marocain. Durant un vol, l’avion fut sujet à des soubresauts en traversant des trous d’air. L’hôtesse passa le sourire aux lèvres, pour superviser les soubresauts émotionnels des passagers, repérer les incommodés et les sécuriser mentalement disant :
    - Chkoune dakh (qui est déréglé)
    Un homme leva le doigt et elle lui donna un cachet . Elle passa trois fois de suite après les saccadés, s’époumonant, « chkoun dakh » et le même gars levait la main. Au quatrième comprimé, il s’évanouit. En cherchant dans ses documents, elle sut qu’il s’appela « Dakh ».
    Quinze minutes de relevées, et l’avion décolla. De mon porte document, je tirai un ancien livre « Contes du Zougoulougoubamba » de Giselle De Goustine, récemment acquis chez un bouquiniste à Niamey. Je souriais en lisant la première page : « Ouendé avait dit aux oiseaux : Vous vivrez en liberté et vous trouverez toujours des graines et des insectes à manger. Vous emporterez seulement vos chants avec vous, et vous serez plus souvent dans l’air que sur le sol ». J’imaginai que tous les passagers sont des oiseaux enfermés dans une cage. A l’arrivée, en descendant sur la passerelle, Il se peut qu’un petit oiseau chantant un coucou, sorte de l’appareil d’un photographe ou paparazzi. Mais je pense qu’il n’y ait une star ou VIP sur ce vol. « Avez-vous déjà été obsédé par un dialogue intérieur que vous ne réussissiez pas à interrompre, comme si votre cerveau refusait de se taire ? Si cela vous arrive encore, essayez simplement de baisser le volume – A.Robbins » Je délaissai mon imagination débordante, quittant ma fantaisie puérile et mis pied à terre, pour reprendre ma lecture.
    En entamant ma relecture, mon voisin me lança :
    - Comment allez-vous Monsieur ?
    - Bien merci, répondis-je par civilité et politesse. Et vous ca va ? De retour au bercail ?
    - Oui, j’y vais pour quelques jours. Je réside à Ouagadougou où je tiens un commerce d’artisanat. Mon épouse est souffrante et je dois voire un spécialiste à Casablanca.
    - Je lui souhaite un prompt rétablissement. Si ce n’est une indiscrétion, de quoi souffre-t-elle ?
    - Elle souffre du syndrome métabolique. Une maladie bizarre. Les spécialistes à Ouagadou ne purent le prescrire, ni le traiter.
    - Ah ! Ce n’est grave, si on surveille l’hypertension et le cholestérol.
    - Oui, mais il y a le risque cardiovasculaire, tel un infarctus de myocarde.
    - Cela tombe bien. Je vais vous conseillez un remède miracle, pour ce syndrome et pour diverses maladies. Au Maroc, à ma connaissance, il y a un seul marocain qui s’adonne à la culture de cette extraordinaire boisson de santé. Elle n’est pas commercialisée et c’est gratuit. Sans tarabiscoter, c'est une réalité.
    Encouragé par son petit hochement de tête poli, j’expliquai mes propos. Il m’écouta, l’air ragaillardi. Sa femme revigorée, par cette nouvelle. Sincèrement, je veux par cette boisson fermentée la sustenter, afin qu’elle recouvre la santé et le sourire.
    - Je vous saurai reconnaissant de me le dire. J’irai par monts et par vaux le retrouver.
    A suivre ...
    Salé,le 20 Décembre 2008






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