- Papa, cria Randa lançant un haro ! C’est lui mon agresseur de l’autre jour devant le GAB.
Le père se rua sur le machiavélique, avec impétuosité. Il l’empoigna par le collet et s’en saisit, jusqu’à l’étrangler. Le malotru s’essouffla pour se défendre et ses yeux allaient sortir de la tête.
- Qu’est ce que tu as, lâches moi, dit-il sans voix avec une expression noire.
- Espèce de fripouille, rétorqua l’empoigneur. Tu t’attaques à des filles sans défense.
- Je suis un marin. Enlève ta main, si non tu regretteras cette empoignade.
- Quelle audace et quelle méthode apagogique pour se disculper! Dis-je à Brahim pour lui donner le temps de reprendre son récit.
Après avoir bu une gorgée d’eau, il reprit la narration.
- Oui, dit le père, tu es un pirate et un passe-volant! Arrêtes de Feindre, tu es pris cette fois-ci. Tu feindras devant le poste de police.
- Je me rappelle fort de toi volereau, ajouta Randa. Ton ignoble figure est restée incrustée et indélébile dans ma mémoire. La même tenue d’un mamamouchi pour arnaquer les innocents. C’est moi la victime d’il y a un mois devant la banque. J’ai en main le billet de déposition au commissariat. Selon la loi, une arrestation est précédée d'une plainte portée à la police par un citoyen qui est victime d'une infraction criminelle. Je suis capacitaire en droit.
- Je ne t’ai jamais vue, ce n’est pas moi, avança-t-il. Il voulait pleurer en se débattant pour fuir.
- Et Lina ? Lui dis-je interrompant la parole.
- Durant ce laps de temps, poursuit-il, Lila ébahie par cette scène, ne sut à quel saint se vouer. Doit-elle croire son ami ou l’empoigneur ? Elle pressentit un instant que son ami bluffât pour se défendre. Elle ne savait s‘il était de la marine marchande ou un pêcheur en eau troublée. Elle ne se douta point qu’il fût un imposteur et pourquoi pas un monte-en-l’air. Durant ses ambages, le peccable ne mentait pas, il est pécheur. Elle voulut quitter l’algarade par crainte d’être impliquée dans cette magouille. En son for intérieur, elle remercia le ciel, l’homme et sa fille de la sauver de ce débauché. Elle bénissait ses parents et la chance ce triumvirat qu’ils l’obvient à ce voleur de grand chemin. Elle baissa les yeux pour afficher sa désapprobation, dégoutant son bégum. L’empoigneur l’emmena au poste de police, sous les yeux terrifiés de la foule et de Lina ahuries, de voir l’hydre, ce happe-bourse arrêté.
- Un vrai pagnote. On ne discute pas avec un voleur. On le cambriole (Arthur), dis-je. C’est un sans feu ni lieu et un sans foi ni loi. Et que c’est-il passé après ?
- Je ne sais, je suis parti chez moi.