Salé le 23 octobre 05 à 20h20 de relevée
Ma narration de ce jour aura pour thème l’intelligence des juges marocains d’autant , à qui je rends dans ce dit un vibrant hommage.Il fut une femme,du nom de " la belle saison " de la région de Fedala, actuellement Mohammedia, mariée à un richissime agriculteur qui meurt lui léguant une fortune, une fermette , du bétail et un cheval de pur sang. Les ayants droits mineurs, elle régissait et tenait fermement la gestion du legs.
Un jour revenant avec ses enfants du grand magasin Marjane ou elle fit des achats ramadanesques , son gardien lui annonça avec tristesse le
vol du pur sang. Son amertume était doublement ressentie, la perte du cheval elle qui aime "L'amazone", le joyau jouet de son fils qui se voit privé de l’affection paternel et de sa monture.
Le lendemain avec un ouvrier de la ferme, elle visitait chaque jour les souks hebdomadaires de la région. Deux semaines passèrent, elle allait abandonner ses recherches .L ultime journée, visitant le stand des chevaux, son ouvrier Abdou, ne crut ses yeux et appela sa patronne lui montrant son cheval. Elle s’approcha de plus prés, scruta, regarda la belle bête .C’était le sien. Elle dit au marchand :
- D’où vient ce cheval ,il est le mien et on me l’a volé il y a deux semaines ?
- Madame ce que vous dites là est grave, non seulement vous m’accusez, mais je trouve cela outragent !
Pendant cet instant,son ouvrier est parti rechercher des gardes mokhaznis,à qui il leur expliqua la mésaventure de sa patronne.
Les deux protagonistes furent conduits devant le juge, un sage hakem. Le mécréant avança que le cheval était le sien depuis des années et que ce n'est que la nécessité qui l’a poussé à s’en séparer. La dame de son coté affirma qu'il est menteur, tricheur et voleur et que son cheval lui manquait ,et que c était un des souvenirs précieux de son feu mari.
Le juge entendit les deux plaignants avec une grande attention et dit au premier.
- Viens avec moi. Il avait mit le cheval dans une cour. Arrivés prés du cheval il lui dit.
- As- tu des signes du cheval à me montrer ?
- La seule marque visible est ce zeste de crin blanc dans sa crinière !
Il le fit sortir et appela la dame. Elle vint et le cheval la voyant dressa ses oreilles et poussa un hennissement de joie et de son sabot droit frappa le sol. Constatant cela le sage dit aux gardes.
-Arrêtez moi ce voleur !