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  • Arrêt sur image

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                             Récemment je lisais un article sur « La fantasia, héritage des Zénètes ».Je remarquais que la selle fait son apparition à Rome au début de l'ère chrétienne. Relativement sommaire, elle ne possède alors pas encore d'étriers. Ce n'est que vers l'an 800 de notre ère que ces derniers entrent dans l'histoire de l’équitation. La selle profonde, munie d'étriers, s'impose alors au Maghreb en même temps qu'une nouvelle façon de monter, élaborée par les Zénètes, des Berbères d’une grande ethnie nomade. Grâce aux étriers, ils pouvaient monter très court, en avançant les genoux et en reculant les talons.  

                   Cette position leur permettait d'engager les attaques en position suspendue, dressés sur leurs étriers. Comparés à leurs adversaires qui montaient long, ils étaient d'une légèreté qui faisait toute la différence au combat. Au fil du temps, ils perfectionnèrent cette technique en adoptant une selle au pommeau et au troussequin élevés emboîtant le bassin, de grands étriers en fer, et le mors dit « arabe », à anneau circulaire formant gourmette passé dans la mâchoire inférieure.
                  Les Zénètes menaient alors leurs attaques en deux temps : d'abord “el karr”, l'attaque fulgurante, puis “el faâr”, la retraite vive qui est une fuite simulée. Cette technique de combat s'est transformée en un jeu – le mot fantasia, d’origine latine, signifie “divertissement” - qui a pour objectif de prouver la bravoure des participants. Ces derniers sont regroupés en “sorbas”, des groupes d'une dizaine à une centaine de cavaliers appartenant à la même tribu ou à la même ethnie. Alignés à l'extrémité d'un terrain d'une bonne centaine de mètres, ils partent ensemble au galop jusqu'à l'ennemi imaginaire - le public - avant de tirer une salve au fusil. La charge est suivie d'un arrêt brusque puis d'un demi-tour et d'un repli rapide.
       

                  Aujourd’hui, j’ai en main le quotidien marocain «Al Ahdath Al maghribia » du 11 Mai 2008. Il consacre une page au groupe : Tagada. Du cinéma Assaâda à la popularité de la chanson, au théâtre et à la télévision. Il retrace le long chemin de la formation musicale, créée en 1972, juste une année après la création de Nass Al Ghiwane. L’article est bien ficelé. Mais il ne relate pas les échos des ‘’coulisses’’.      

                  Les Années soixante dix, Tagada bien connu animait un mariage dans la campagne. La cérémonie passa chaleureuse et ambiante. Omar <le barbu> de Tagada devait chanter la chanson « La danse du cavalier » avec une Marionnette cheval  bâton en bois. A la main, il tenait un long fusil maure finement damasquiné, la “ mokhala ”, une sorte de mousquet. Il faisait cavalier seul habillé en djellaba et le turban jaune coloré. Il faisait des entrechats et des ronds de jambes aux rythmes musicaux. Une innovation de ce groupe, issu du théâtre.  

                  A la fin de la soirée, les  frères du nouveau marié discutaient sur le montant qu’ils devaient octroyer au groupe.

      -     Donnant leur chacun 500 Dh, proposa l’un d’entre eux.

     -     Soit ! répondit l’ainé. Leur grand-mère, une vielle femme, présente à la discussion  intervint et dit :

    -     Et moule lâawd(l’homme au cheval, le cavalier), combien  allez vous lui donner ?          

             Salé, le 20 Mai 2008 à 22h30 de relevée