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  • Loin du Sanatorium

     C'était jadis, c'est du passé, 
     Des mensonges, si condensés,
     Des paroles, mots insensés,
     Des fables, bien damassées.
     Des écrits vite écrivassés.
     De l'hypocrisie si tressée,
     Qui durant m'eut stressé
     Qui pendant m'eut blessé.
     Dieu merci, m’est débarrassé !
     Seigneur je fus embarrassé !

     Mon coeur de battre a cessé,
     Liens,  chaînes les a cassés.
     Je suis libre, ailes abaissées, 
     Dame, depuis, tu es licenciée!
     Usagée, maux à classer. 
     Mes mots, vers rimassés,
     Ton souvenir, image effacés;
     Jeté aux amas, au fratassier.

     Portrait de photo fracassée,

     Eclats éparpillés, nul ramassés.

     Ma haine relaie la voix haussée,
     Et avant aussi de m'éclipser
     Sache qu'elle te maudissait.
     Pour tes avances jacassées,
     Telle cette pie délaissée.
     Et, je n'oserai t'offenser

     Aussi, je garde le tacet !

     

      A suivre.../...

     

       Salé, le 30 Août 2010 à 14h30 de relevée

  • Mécontemparain Episode 16 Suite et fin

     


     

    Je quittai la friperie et ces histoires abracadabrantes, bouleversé, et l'esprit confus. Je regagnai ma demeure, ma solitude. Je retrouvai mon ami le livre, ma consolation pour m'évader virtuellement de ce monde. Car dans la lecture, je retrouve le plaisir personnel et cérébral. La joie m'enivre au moment où, je plonge dans la lecture d'une œuvre. Je ne cache pas que j'abhorre rester devant la télé, si ce n'est pour voir le T.J. En fait, en pensant à mes enfants, tous assis devant l'écran, je deviens un homme irascible et triste. Le soir aux environs de vingt deux heures, l'on m'appelle pour me signifier, que je suis désigné pour aller au festival culturel d'Assilha.

     

    J'eus l'occasion de lire une histoire sur Pépin le bref lors d'un forum à Con «  Pépin épousa Berthe au Grand Pied, qu'il avait connue sur un forum de noms à la con.  Ils eurent un fils, qu'ils hésitèrent à nommer Huile (fils de Pépin, fils de Raisin), mais ils l'appelèrent Charles ». J'envisageais moi aussi de rencontrer Berthe au petit pied. J'ai remarqué que les estivantes, suivant la mode, portaient toutes des spartiates. Elles avaient les pieds libres. Des petits pieds en l'air. Les cheveux aussi en l'air. De sacrées fieffées libertines inabordables. De belles femmes qui me rappellent une lecture:

    Les trente points qui constituent la beauté de la femme sont: Trois choses blanches: La peau, les dents et les mains. Trois noires: Les yeux, les sourcils et les paupières. Trois rouges: Les lèvres, les joues et les ongles. Trois longues: Le corps, les cheveux et les mains. Trois courtes: les dents, les oreilles et les pieds. Trois larges: La poitrine, le front et l'entre- sourcils. Trois étroites: La bouche, la ceinture et le con. Trois grosses: Le bras, la cuisse et le mollet. Trois déliées: Les doigts, les cheveux et les lèvres. Trois petites: Les seins, le nez et la tête.

    Malgré cela, ce fut intéressant. Les Zailachyas (femmes de cette ville) sont aimables, gentilles et hospitalières. Ce fut ma première visite continue et prolongée. Ses plages sont propres et saines, drues d'un monde venu de toutes les régions voisines. Les us et coutumes des autochtones, sont imprégnés d'ibériques coutumes. Elles sont joyeuses et gaies. Elles aiment la vie et la musique. Il y a parmi la frange, des intellectuelles et des poétesses. J'ai remarqué que la femme elle aussi tresse les iambes et les vers, sans oublier les chanteuses de la musique andalouse. C'est du beau, du sublime et de l'exquis.

    Les deux premières semaines furent féeriques. Je suis tombé amoureux de cette cité touristique. Comme Tayeb Saleh était tombé amoureux de "Zayla" une trentaine d'années avant son décès. Un amour auquel il est resté fidèle jusqu'à son dernier souffle.
    "Je me suis fortement lié à Assilah et à ses habitants. C'est le seul endroit où tout le monde vient me saluer dans cette ville, je renoue avec mon enfance", écrit un jour le romancier dans une lettre adressée au journaliste Talha Jibril que ce dernier a révélé lors du colloque organisé à la mémoire de Tayeb Saleh, dans le cadre du 32eme forum culturel d'Assilah. Il aimait se baigner et plonger plusieurs fois et  s'ébattre dans la piscine de l'hôtel Al Khayma, et en émergeant il regardait nostalgiquement les deux palmiers surplombant la piscine. Il pensait à un endroit du village sur le Nil au soudan. Les intervenants, lors de cette conférence à titre d'hommage posthume, ont valorisé son œuvre universel « La saison de migration vers le Nord».

    Aussi, un après-midi, j'assistais au Palais de la Culture d'Assilah, à un défilé de djellabas et de caftans. Les mannequins qui logeaient dans le même hôtel où je résidais, me stupéfièrent. La maquilleuse les a embellies par un coup de baguette. Encore plus belles que lors du petit-déjeuner. Elles devinrent des fées. Un podium où se mêlaient couleurs, tissus et haute couture. La styliste marocaine a concilié, avec succès les différentes nuances des couleurs. Rose fuchsia, rose indien, rouge brique, mauve et vert sont les couleurs dominantes des caftans.

    En quittant ce défilé admirant les charmantes dames, j'oubliais d'aimer, de penser à une femme à qui je vouais un amour platonique. Bien des fois, pour fuir ce sentiment, je me réfugiais dans la dive bouteille. Quantes fois, je fus coupé du monde sans réseau. Je rêvais admirant la lune, l'étoile du sud ou l'étoile polaire. Je perdais le nord. Mais cette nuit, je songeais à la chanson de Hammou hafid ''mnine nabtadie al hikaya" .Je me consolais m'assagissant. Tu n'as pas encore trouvé ta partenaire pour commencer cette histoire romantique me-disais-je. En étant loin, nous nous sommes promis de regarder la lune  à une heure précise. Ainsi nos pensées se croiseront, s'embrasseront sur l'astre. Et nulle femme ne pourra jouer admirablement ce rôle. Rares sont les femmes ces derniers jours qui égayent la vie. Je m'assouplissais, je m'apprivoisais. Je me contentais. Je suis content de ne retrouver mon idéale pour ne pas la reperdre. J'attends toujours ma mienne femme. Mais la vie doit continuer. Abdou, tu n'es pas le premier. Ni le dernier de cette séparation et déchirure. Patience tu retrouveras ton adorée. Il fallait que je me la coule douce, pour garder le moral et pour plaire. Je revenais sur terre. Je ne pensais guère. Je reprends mes esprits, mon énergies, mon cœur, mes sentiments que je semais à tous vent et redéfinir le concept de l'amitié.

    Une nuit, en prenant une tasse de café, instant choisi pour actualiser mes mémoires. Je vis devant moi un homme du moyen orient. Il avait l'allure d'un émir. Sa démarche et sa façon de cheminer, lui donnaient l'air d'un important personnage. Emoustillé et aviné, il plongeait sa main dans une sacoche Eastpak et distribuait des billets verts aux employés du Motel en leur disant :

    - Chouftek, maa chouftek (je ne t'ai vu ! Non je ne t'ai pas encore vu) et leur donnait le billet.

    Tout le personnel s'accourait pour bénéficier de ce don du ciel. Un fin malin rusé, après avoir prit le subside, enleva sa casquette et revenait de nouveau à la charge.

    - Chouftek ! chouftek ! Mais non , maa chouftek et lui donna un autre billet avec un sourire.

    Les rires de sympathie et les prières pour le mécène fusaient dans le salon. Je pensais à ce fqih, qui après avoir dirigé la prière un soir d'hiver, devait faire l'auto-stop pour rejoindre son domicile. Nul homme des prières, en voiture ne s'arrêta pour le prendre. Le hasard voulait qu'un automobiliste en état d'ébriété avancée, freine juste devant lui et l'emmène à sa destination. Le fqih remercia le conducteur. A la descente du fqih, il lui dit :

    - Si lafqih, ouvre le coffre et prend un poulet pour tes enfants.

    Heureux d'arriver et content de la donation il lui dit :

    - Merci Monsieur! Que Le Très haut, t'éternise dans ce comportement.

    A Assilah pour contenter mon envie, je déambulais dans les ruelles. J'ai constaté qu'il fait bon y vivre. Des gens modestes. Humbles et modestes. Le churro avec de grands verres de thé à la menthe fusaient partout singulièrement chez les attablés sur les terrasses des cafés qui jonchent le trottoir de la grande artère Hassan II. J'ai dégusté ses figues si douces et sucrées. J'ai aussi apprécié ses raisins muscat. Elles émanent de la bourgade. Les habitants veillent jusqu'à une heure tardive. Mes idées vagabondaient et parfois les journées sont mi-figue, mi-raisin. Si les marchands de Corinthe qui transportaient les raisins secs y ajoutaient des figues, ceux d'Assilah offrent des fruits frais.

    Les boutiques sont fermées et n'ouvrent leurs portes qu'à onze heures. Il n'est permis de faire des achats d'articles d'Espagne de tout gabarit que le soir. Un soir quotidiennement frais pour savourer un bol de bissara, ou déguster une glace, ou siroter un soda ou un jus d'orange à la paille. J'errais dans les ruelles de la ville bleue. Je regardais avec lyrisme les portes d'habitats. Des  couleurs bleuâtres, azurées. Les murs des petites ruelles badigeonnés, peints. Multissimocolore. Les artistes venus d'autres continents ont dessiné des fresques. Des bijoux accrochés aux murs. Mes songes m'emmenaient souvent, rêvant et méditatif dans d'autres lieux d'autres cieux. Lointains dans le ciel. Et c'est là, que je me rendais compte, l'artiste est fécond, la femme l'est aussi. J'aime l'art et aussi Eve.


    De retour dans ma chambre, dans le vétuste hôtel, au lit, je pensais; je pensais. Des réflexions me hantaient, lorsque j'éteignais la lumière et dans le noir, j'entendais la musique symphonique du Beethoven ou « l'air de chasse » de Mozart . Je voulais quitter ce monde cette vie en solitaire, délaisser et déliasser les bribes de ma mémoire. La formater, pour revenir à la rescousse comme ce prisonnier qui veut s'évader de l'amour. Je voulais briser ses chaines. J'avais une joie, un emballement dans ma tristesse. Je bloquais mes idées noires dans ma pensée. Mais pour aider mon esprit à passer le temps, j'inventais des historiettes et romancer des contes.

    Le lendemain, je me rendis au Centre Hassan II. Mohammed Al Kaabi, l'un des grands poètes des Émirats Arabes Unis, rima ses églogues et rythma ses poèmes. Il déclama un retentissant récital de poésie lors de cette soirée de poésie traditionnelle émirienne. Absorbé par l'orateur, je sentis deux douces et petites mains me fermer les yeux. Les yeux fermés, je sentis un parfum familier. Je ne voulu guère imaginer ma fille. Je me retournai doucement, en enlevant ces petites mains, qui me privèrent de la vue, mais qui m'ouvrirent la mémoire. C'était ma fille, mon ange que je regardai, l'œil attendri. Je fus saisi d'une tendresse poignante. Comme j'occupai la dernière rangée, il me fus aisé de sauter de joie. Je n'avais plus de yeux pour pleurer de joie. Je n'avais plus de larmes pour pleurer ma solitude. Je pris ma séraphine par la taille, la soulevant, la hissant prés de mon cœur, lui disant :

    - Mon bébé, tu me manques !

    - Non papa, je ne rate jamais ma cible, rétorqua-t-elle avec un sourire innocent.

    J'étais fier de cette réflexion. Tel père, telle fille me disai-je. Mais je me demandai, était-elle seule ? En scrutant les présents dans la salle, mon regard se posa sur ma femme. Asmae est là! Jolie et pimpante. Vêtue élégamment avec recherche. Une rose souriante. J'eus l'heur de les voir. Prenant la main de ma fille, je me dirigeai vers elle, ma princesse suivit mes pas. Une fois près d'elle, nous nous donnâmes le bisou habituel et serein. Ma barbe de trois jours, irrita ses joues. Maintes fois, elle bouda mes piques de poils. Je prêtai à sourire, souvent je lui dis « j'aime la femme à poils ». Asmae eut « un sourire dans sa barbe ». Lors de notre première rencontre, je lui demandais son nom.Asmae me dit-elle. Je répndais: Je ne veux qu'un seul nom, lui volant le sourire(Asmae en arabe veut dire plusieurs noms).

    Je vais peut-être vous faire sourire, mais mon ignorance était telle que je me suis longtemps représenté le sexe féminin, non pas dans le sens    vertical, mais dans le sens horizontal, comme la bouche.H.Bazin.


    - Bienvenue à Assilha ma voulue chérie, dis-je, la voix affectueuse.

    - Merci Abdou. Hier, j'ai rencontré Anouar dans une bibliothèque, et m'a informé que tu es dans cette charmante ville. Le soir je me suis connectée sur le net, pour voir le programme de cette journée. Féru de la poésie, j'étais sure et certaine que tu n'allais pas rater ladite conférence. Les enfants accueillirent la nouvelle de venir te voir, A grande joie.

    - Merci Asmae pour ce déplacement et devoir, j'en avais fort besoin de vous voir en ce moment.

    - Il y a de quoi, me dit-elle. C'est sa bonne réplique continuelle pour me taquiner. Je sus que c'était de bon augure et j'entendis quotidiennement cette raillerie ingénue.

    - Je ne vois pas mon héritier ? N'est-il avec vous de voyage?

    - Tu me fais rire. Il te ressemble comme deux gouttes d'eau. Le même caractère impulsif, lubie enfant, ajouta-t-elle avec un sourire d'aise. Il est resté avec mon père, qui m'encouragea à venir te rejoindre pour nous concerter et trouver la solution adéquate. La séparation ou la reprise sont les clefs, pour le bien des enfants, et aussi pour nous même.

    Cette rétorsion me troubla. Mais comme les poètes, Antara entre autres, je me trouve dans une situation inférieure à madame, au souvenir de notre amour « Il se doit dépasser les obstacles qui surgissent devant lui ». Elle fit des kilomètres pour venir me voir. Il ne fallait pas par politesse repousser ces avances ou accepter la dure séparation. Mais j'optais pour une autre stratégie. Il faut qu'elle dégage toute son énergie négative. Qu'elle extériorise tous ses râles et mauvaises humeurs, pour tout me dire ce jour. Je me dirigeai à la buvette du centre. Attablés, je demande au gérant un soda pour ma fille, un jus d'orange sans paille pour Asmae, sa boisson préférée et pour moi, une tasse de café avec l'eau pétillante Oulmès.

    Une fois servi, je demandais à Asmae.

    - Je vais te demander de me dire en toute franchise mes défauts, raisons de notre éloignement l'un de l'autre. Cette séparation m'a fait du tort. Nous nous sommes séparés sur un coup de tête, après des scènes et locutions familières. Et franchement je n'en peux plus. Ce n'est pas une vie !

    Je tirai à grande bouffée sur ma cigarette comme un pompier, le stress fumait mon cerveau.Elle resta momentanément muette, et pensive, l'air hagard. Elle but une gorgée du jus et répondit :

    - Ton problème c'est que tu sautes directement aux conclusions sans même donner à l'autre la parole de se justifier ou demander à l'autre ce qui ne va pas. Tu as dépassé le seuil de la tolérance.

    - Oui et quoi encore Asmae?

    - C'est comme si tu penses à sa place et la plupart du temps ce sont des jugements hâtifs et infondés.

    - Oui! Et.....pour ne point l'interrompre dans ses idées.

    - Il ne faut pas croire que toutes les femmes sont pareilles. Tu me traites comme les filles qui travaillent avec toi. Il y a une nette et grande différence entre le foyer et le travail. Il faut comprendre l'autre et vice versa. Le dernier coup de tête, tu m'as défendu de m'abonner au club Fitness pour soigner ma ligne et mon bien être.

    - Oui tu as raison. J'ai tort de penser et d'agir ainsi. Je concevais te préserver, je sais que c'est un complexe. Je reconnais que ma jalousie est débordante.

    - Je ne suis pas contre la jalouseté. Mais je n'aime guère la jalousie féroce. La communication a été très facile entre nous au début de notre mariage, mais au fur et à mesure, elle se détériorait.

    - Asmae, cette déchirure m'a sidéré en pensant mal de ce qui fut beau! Je suis médusé, dis-je la voix blanche. Dois-je en ce lieu et instant former mes excuses et te demander pardon ?

     

    Durant cette discussion, elle et moi ignorâmes notre fille, qui suivait les explications de part et d'autre. Elle posait des petits regards en coin sur nous. Asmae, avait les yeux mouillés et sur le point de sangloter. Moi, je détournai mes yeux pour ne point montrer mes larmes au bord des paupières. Je tirai un mouchoir en papier de ma poche, que je lui remis. Ma fille sur le point de larmer, me demanda elle aussi un mouchoir. Mais elle ne pouvait, la petite, cacher ses perles de larmes. Elle comprit la situation, mais ne pouvait agir. Son seul acte, sa contribution était de partager nos larmes.

     

    Conscient de la circonstance en public, et pour esquiver la vue d'une famille pleureuse, je réglai les prix des consommations et nous sortîmes dehors, le pas pressé pour donner libre cours à nos larmes. Nous nous conciliâmes, nous nous promîmes à l'avenir d'éviter ces bêtisiers. La main dans la main, nous dirigeâmes les trois à la voiture d' Asmae, pour rejoindre mon hôtel. Mais contents pour un couple retrouvé!

    Je pensai discrètement: Vive Assilah !

    Je pensai bruyamment: Vive Asmae !

    Fin. /.

    « Mécontemporain ». Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé n'est que pure coïncidence

    Salé, le 31 Juillet 2010 à 19h de relevée.