Salé le 08 septembre 2005 à 11h de relevée.
Kabbour est un cultivateur qui travaille avec amour, assiduité et abnégation, le legs laissé par feue sa mère .Marié et trois fois père, il se devait chaque dimanche, aller au souk hebdomadaire de le région ,pour s'y procurer les denrées alimentaires et le nécessaire pour la survie des siens .
Chaque jour dominical, le matin, son baudet est préparé par son conjoint pour faire ses courses « à dos d'ânes ».Il s'habilla de sa djellaba fraîchement lavée et prit le chemin du marché.
Kaddour est son voisin de fermette .Lui aussi est obligé d’acquérir ses provisions du souk .Rasé de frais, s'habillant modestement mais proprement, il revenait du souk, lui aussi « à dos d'âne ».Il affichait l'air d'un heureux gaillard , satisfait de ses emplettes , pensant ,rêvant d égayer sa petite famille et surtout ses petits qui attendaient ses présents. Pour presser sa monture il disait « arraa zid al lahmar » avec des chiquenaudes douces sur le dos.
Au milieu du chemin, Kaddour et Kabbour se rencontrèrent. Ils s'arrêtèrent l'un en face de l'autre et entamèrent cette discusssion après l'usage des salamalecs.
-Comment vas-tu Kabbour !
-Bien merci kaddour !
-Déjà de retour, tu es matinal ce jour !
-Oui , ma femme m'a préparé le malwi de bon matin .Je pris mon petit déjeuner et illico je suis parti au souk.(chez les hommes mûres quand la femme est satisfaite, le matin elle lui prépare des galettes cuites avec du beurre)
-Farhatek(heureux gars) , la mienne ne l'a fait ! Comment est le souk ?
-Hamdoullah tout y est, rien ne manque .Les articles y sont étalés, le choix est difficile, layne bassira wal yad qassira (on regarde, on admire mais on n'y peut rien faute de moyens) !
-Oui il vaut mieux se contenter « du peu que du rien ».Au juste quand est-il de l'affaire de notre conseiller communal avec la Gendarmerie ?
-Ah ! tu sais qu'il doit comparaître devant le procureur pour détournement de fonds public .Le gouvernement veille au grain sur les dilapidations des deniers publics!
-Bien fait pour lui. Avant son élection il semblait modeste, une fois élu, il devient cet altier, hautain et fanfaron ! Au revoir Kabbour, bon courage et bonne chance, je t'ai retardé !
- Sans problème; ce fut un plaisir. Bonne journée Kaddour et merci !
Mais durant cette longue discussion, que faisaient nos baudets ! Ils se mirent à manger goulûment la paille de la selle l'un de l'autre ! Les cavaliers ne s'aperçurent de ce gâchis qu'une fois séparés !
Mais ni kabbour, ni kaddour ne purent les réprimander !
La leçon de cette historiette, je vous la laisse détermin
Arra : hue ! Tiqahwayne : produit de café !