Si,msiou !Ji pense en arabe,mais ji trové machine à écrire qui écrit en francès tote seule.(Le Monde à coté,Driss Chraibi)
Au Maroc l’usage du français reste un privilège comme chez les Egyptiens contemporains. Les mots sont « motamotés »comme disait Bernard Pivot. Nos anciens combattants de retour au pays emmenèrent avec eux un autre langage à consonance française à leur convenance. Ils locutent si merveilleusement ce qu’ils apprirent par l’ouie. Les français résidents au Maroc les écoutaient avec ferveur et aimaient tenir avec eux des discussions par / pour le plaisir.
Selon Naïma FADIL-BARILLOT(Université de Nice) La langue française occupe une place importante dans les échanges quotidiens d’une grande partie de la population marocaine. Au delà de l’utilisation des emprunts qui est une pratique naturelle même chez les non scolarisés, on retrouve deux cas de figure : ceux qui n’utilisent le français qu’en milieu scolaire et ceux qui l’intègrent dans leurs registres de tous les jours. A première vue et sans analyse approfondie, on relève certes une utilisation fluide du français en alternance avec l’arabe marocain. Cependant, à travers ces échanges codeswitchés, l’utilisation de cette seconde langue traduit une certaine identification d’un groupe social allant jusqu’à se distinguer à l’intérieur de ce groupe de pairs par un parler propre aux jeunes principalement.
Pour ma part, j’ai relevé quelques perles de ces échanges, que je vais expliquer fidèlement :
Litnamahjor : l’état –major
Kabrane : caporal
Kabranechaf : caporal-chef
Liotna : lieutenant
Qabtane : capitaine
Ajoudane : adjudant
Sarjane : sergent
Fiasarbisse : je suis de service
Cépassé : laissez-passer
Birmi : permis
Jmafou : je m’en fou
Lantrite : la retraite
Kounjibaiyé : congé payé
Fabor : faveur
Gardaffou : garde à vous
Babanoual : papa - Noël
Clamonite : clé à mollette
Roublane : aéroplane
Kisskia ! : qu’est- ce qu’il y a ?
Kisskivapa ! :qui est ce qui na va pas ?
Bourboire : pour boire
Gardabou : garde boue
Toumobile :automobile
Chadma : échappement pour le véhicule
Mouvilia :aide-moi
Skiffa : esquiva Pour les enfants jouant aux billes ils disent :
Mihotte :Main haute
Mimbass main basse
Kiquess :qui casse
Je pense ,le prochain billet,relater les perles de nos amis Africains. Je terminerais comme d’habitude ; un sourire ne fait pas de mal.
Un émigré marocain en France conduisant sa bicyclette, a heurté dans une ruelle,une vielle dame la blessant légèrement. Ahuri,apeuré ,il demande excuse à la dame :
- Librairie ;madame !
Il avait lu sur les devantures des librairies au Maroc :Librairie-Maktaba. Or maktaba en arabe veut dire aussi, le destin .