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  • Lingual

    Salé ;le 22 Août 2006 à 11h30 de relevé.   

     

      Si,msiou !Ji pense en arabe,mais ji trové machine à écrire qui écrit en francès tote seule.(Le Monde à coté,Driss Chraibi)  

     Au Maroc l’usage du français reste un privilège comme chez les Egyptiens contemporains. Les mots sont « motamotés »comme disait Bernard Pivot. Nos anciens combattants de retour au pays emmenèrent avec eux un autre langage à consonance française à leur convenance. Ils locutent si merveilleusement ce qu’ils apprirent par l’ouie. Les français résidents au Maroc les écoutaient avec ferveur et aimaient tenir avec eux des discussions par / pour le plaisir.

    Selon Naïma FADIL-BARILLOT(Université de Nice) La langue française occupe une place importante dans les échanges quotidiens d’une grande partie de la population marocaine. Au delà de l’utilisation des emprunts qui est une pratique naturelle même chez les non scolarisés, on retrouve deux cas de figure : ceux qui n’utilisent le français qu’en milieu scolaire et ceux qui l’intègrent dans leurs registres de tous les jours. A première vue et sans analyse approfondie, on relève certes une utilisation fluide du français en alternance avec l’arabe marocain. Cependant, à travers ces échanges codeswitchés, l’utilisation de cette seconde langue traduit une certaine identification d’un groupe social allant jusqu’à se distinguer à l’intérieur de ce groupe de pairs par un parler propre aux jeunes principalement.  

     Pour ma part, j’ai relevé quelques perles de ces échanges, que je vais expliquer fidèlement :

     

    Litnamahjor : l’état –major

    Kabrane : caporal

     Kabranechaf : caporal-chef

    Liotna : lieutenant

    Qabtane : capitaine

    Ajoudane : adjudant

    Sarjane : sergent

    Fiasarbisse : je suis de service

    Cépassé : laissez-passer

    Birmi : permis

    Jmafou : je m’en fou

     Lantrite : la retraite

    Kounjibaiyé : congé payé

    Fabor : faveur

    Gardaffou : garde à vous

    Babanoual : papa - Noël

     Clamonite : clé à mollette

     Roublane :  aéroplane

    Kisskia ! :  qu’est- ce qu’il y a ?

    Kisskivapa ! :qui est ce qui na va pas ?

    Bourboire :  pour boire

    Gardabou : garde boue

    Toumobile :automobile

    Chadma : échappement pour le véhicule

    Mouvilia :aide-moi

    Skiffa : esquiva  Pour les enfants jouant aux billes ils disent :

     

    Mihotte :Main haute

    Mimbass main basse

    Kiquess :qui casse

    Je pense ,le prochain billet,relater les perles de nos amis Africains. Je terminerais comme d’habitude ; un sourire ne fait pas de mal.

     Un émigré marocain en France conduisant sa bicyclette, a heurté dans une ruelle,une vielle dame la blessant légèrement. Ahuri,apeuré ,il demande excuse à la dame :

    -        Librairie ;madame !

    Il avait lu sur les devantures des librairies au Maroc :Librairie-Maktaba. Or maktaba  en arabe veut dire aussi, le destin .

  • Bateau restaurant

    Salé, le 16 Août 2006 à 13h de relevée

     

     

                                                   Bateau restaurant

        Ce fut un des moments les plus merveilleux de cette belle soirée que celui ou  Noëlle se trouva  avec  Kamal dans un  bateau restaurant. Le dîner fut copieux .Sur la piste centrale une danseuse habillée à l’orientale tenait sur la tête un chandelier. Elle  interpréta la danse du candélabre. C’est une danse égyptienne qui remonte au 19ème siècle. Elle consiste à danser en maintenant en équilibre sur la tête un chandelier allumé. Sur le rythme  oriental  et darbouka- transe elle égaya  d’emblée  l’assistance.

    La danseuse termina sa danse sous de forts applaudissements  de l’assistance émue.

    Kamal pour interrompre le silence  s’adressa à Noëlle :

    -C’est Spirituelle, sensuelle et mystique, la danse orientale. Elle nous permet de célébrer la vie, d’explorer nos multiples facettes, d’augmenter notre bien être, notre relation à nous-mêmes, aux autres et à l’espace.

    -Oui,  répondit Noëlle. J’ai vu, des danseurs du  nord du Maroc ; danser avec des bougies sur un plateau d’argent  posé sur la tête. L’idée du candélabre est aussi merveilleuse.

    -Oui celui-ci est candélabre de jeu. L’autre est chandelier à la marocaine .Il existe aussi candélabre porte mouchettes,  chandelier à binet coulissant, chandelier à branches, chandelier à broche, chandelier à crémaillère, chandelier à douille, chandelier à éteignoir automatique, chandelier à ressort, chandelier à tige hélicoïdale, chandelier brûle-bout, chandelier de cave.

    –Tout à fait, sans négliger le flambeau de jardin, flambeau de table, flambeau en faisceau, girandole et torchère. Kamal pour clore cette belle discussion, narre moi une histoire, veux-tu !  

    - Oui avec plaisir Noëlle .C'est une journaliste qui va chez un gars connu et elle lui dit:
    - Est-ce que je peux voir votre cuisine?  
    - Oui, c'est ici!  
    - Vous avez une jolie vaisselle!  
    - C'est mon ex femme qui me l'a donnée.  
    - Est-ce que je peux voir votre salon?  
    - Avec plaisir! Suivez-moi.  
    - Votre divan est magnifique!  
    - C'est mon ex-ex -femme qui me l'a donné.  
    - Est-ce que je peux voir votre salle de bain?  
    - Oui, c'est en haut.  
    - Vos serviettes sont d'une très belle couleur!  
    - C'est mon ex-ex- ex -femme qui me les a données.  
    - Est-ce que je peux voir votre chambre?  
    - Oui, c'est à côté.  
    - Votre lit est très confortable!  
    - C'est mon ex-ex -ex-ex - femme qui me l'a donné.  
    - Maudit Castor!!!!!! 
     Puis la journaliste s'en va. Intrigué, le gars appelle son copain pour lui demander qu'est-ce que ça veut dire lorsqu'une femme te traite de castor. L'ignorant, il lui conseille d'aller vérifier dans le dictionnaire. Il cherche et trouve: Castor: animal qui bâtit sa maison avec sa queue.

    -         Chwini fih ! (maudit soit il !) As-tu  Kamal, vu un paresseux s’enrichir en délestant ses victimes ?

    -         Toute conservation  Noëlle, cache comme l’iceberg sa partie immergée, une sous- conversation fait de mouvement indéfinissable de réactions aiguës, d’interférence douloureuse, éphémères à peine perceptible,que notre sensibilité capte tel un dauphin ,des ultra sons .Il y a ce qui est dit et entendu et ce qui n’est pas toujours concordant à ce qui est entendu.

    -         Je partage ton avis cher commensal !