19488

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Leçon de chose:Sauterelle,suite V.

720006271ecdc3517c95f6d50ee2f7e2.jpgSalé, le 05 fevrier 2008 à 22h30 de relevée.

                                      

   Je cédai la place vue sur mer à Jade. Je ne voulus interrompre sa contemplation de l’océan bleuâtre. Moi, je regardais ravi,  ses yeux bleus. Je me rappelai  la chanson de Hamdaouiya : Khaifa labhar ila yarhale ! (J'appréhende que la mer déménage : Un épris  redoute  la séparation avec sa mie aux yeux bleus). J’eus devant moi les yeux bleus de Jade, une mer calme et sereine. 

   Le restaurant était plein. En entendait une musique de schubert, jouée dans le film "trop belle pour toi».Le serveur vint demander la commande. Il nous exhiba la carte-menu, en posant des amuse-gueules.

   Lisant la carte, Jade commanda :

- Une tulipe d'espuma d’avocats, escalope de loup en robe verte avec pomme de terre rissolées et comme dessert je prendrai un petit gâteau au chocolat blanc accompagné d'un coulis de chocolat

   A mon tour je demandai :

-  Palmiers au caviar d'aubergines  au pistou, et cordons bleus de beryx. Pour le dessert,  j’opterai pour « le colonel » sorbet citron non arrosé de vodka.  Où plutôt  amenez-moi « le capitaine » (sorbet poire arrosé d'eau de vie de poire).

- Et pour  boissons ? demanda le serveur.

- Un coca-cola avec glaçons.dit Jade.

- Pour moi ce sera, s’il vous plait, un frais jus cerès.

   Le serveur prit la commande et s’en alla.

- Encore une nouveauté  dit-elle, affichant un large sourire. Désormais, avec vous j’apprends des choses ! C’est quoi le jus de cerès ?

- Toujours ce "vous",nos Jades! Cerès c'est des jus de raisin, purée de goyave, jus d'ananas, purée de papaye, purée de mangue, purée de pêche et jus de la passion.

- Tu as du talent al3afrit.Nous sommes à table maintenant, parle moi de toi.

Cette epithete "al3afrit" m'alla droit au coeur. Moi aussi j'aime à dire 3afrita à une femme génie.Sous entendu que c'est une fée.

- Ah oui, je m’y attendais. Mon origine est d’Imintanout. Avant de bénéficier de la retraite anticipée, j’exerçais dans un établissement semi-étatique. Mecontent, lésé  par moment  pour le clientélisme aberrent, je délaisse mon poste. Avec ma rente, je ne pouvais subvenir à mes besoins vitaux. Aimant le journalisme, je trouve un travail de reporter. J’écris des billets et reportages  pour une revue spécialisée sise dans la capitale. Je suis marié et quatre fois père. Mes enfants diplômés vaquent à leurs besognes. Voilà grosso-modo mon profil à la bonne franquette.

   Durant mon récit, Jade m’écoutait attentivement  sans m’interrompre. Ses yeux devinrent humides. Je ne savais si elle était émue. Ou seulement  par pitié !

-      Dommage, soupira-t-elle. Changeons de sujet, le serveur arrive.

   Le serveur apporta les hors-d’œuvre avant le premier service. Je souhaitai bon appétit à mon inhabituelle commensale. Nous mangeâmes délicieusement  la kémia. Pendant qu’elle se restaurait, je regardai sa gorge bien faite. Du regard, je remontai ses seins dans un corsage, laissant bâiller une échancrure, ornée d’un pendentif. Je bayai, je rêvassai emporté dans les seins des nues. (Mer, en ton sein  garde-moi de périr. Béranger).

-       A quoi penses-tu ? me dit-elle, me tirant de ma torpeur. Je constate que tu as l’air pensif.

-       Je pensai au mot dommage, répondis-je, le visage cramoisi.

-      J’aurai aimé avoir un mari comme toi. Mais, tu as une famille, que Dieu vous préserve. Toujours est-il et j’ose espérer que nous restions amis.

-      J’espère de tout cœur être à la hauteur de tes aspirations. Je le serai cet ami fidele et dévoué.

-      Avec grand plaisir, répondit-elle souriante et affable.

    Le serveur vint pour prendre les assiettes et nous servit le plat de résistance. Avec délicatesse, elle reprit  son nouveau couvert pour le poisson. Elle mangeât avec tact. Moi, je m’empiffrai tel un ogre. Je mangeai goulument pour lui dire que j’ai faim d’elle ! Je ne cessai de l’admirer lui récitai quatre vers de Victor Hugo :

Quand l'homme contemple la femme,
Quand l'amante adore l'amant,

Quand, vaincus, ils n'ont plus dans l'âme
Qu'un muet éblouissement !

-      Nous ne pouvons être amant. Ta raison sociale et la mienne nous  sont incompatibles. Tu résides loin.

                                                                     A suivre….

  

Les commentaires sont fermés.