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Et compagnie (17 ème Episode)

 

- Oui, dis-je d’un air ouvert et souriant. Elle est cultivée et intelligente, mais cette fille est déjà liée, pensai-je. 

-  Pourquoi cette humeur bougonne ? me dit-elle.

- Madame, dis-je l’air rébarbatif, j’ignore de quelle femme vous parlez ? Excusez moi pour le dire, je suis venu pour avoir les intentions d’une autre femme et non pour celle de l’officine.

- Ah ! dit-elle souriante. Je sais que ton violon d’Ingres, c’est de courir plusieurs lièvres à la fois. Tu as noué une récente liaison avec une autre femme. Cette dernière est maligne. D’un mariage blanc, elle tend à un mariage d’intérêts.

-  Comment cela madame ? Dis-je, l’humeur soucieuse.

- Mon homme, Tu es sortable, mais tu ne veux guère une union sortable. Tu es correct et honnête. Tu es convenable, seyant, bien né et timide comme un cheval. Retourne à ta vraie désirée. Parfois des grappes de colère lui pondent au bec. Elle a rompu momentanément, une relation d’amitié douloureuse. Sache que dans la plupart des cas, lorsque c’est la femme qui veut rompre, elle agit avec beaucoup de tact, car dans la majorité des évidences, elle sait qu’une rupture amoureuse brutale peut être source de beaucoup d’ennuis. Pour passer à l’action, elle s’y prend lentement. Elle prépare tout d’abord le terrain en douceur en donnant quelques vagues indications. Elle ne se lance que lorsqu'elle sent que vous avez compris ses messages codés. Si tu remarques qu’elle a des réactions inhabituelles, cela devrait faire tilt dans ta tête. C’est probablement le signe classique le plus subtil : sa vie devient trop intense ; elle n’a pas le temps de répondre au téléphone et même lorsqu'elle le fait c’est pour te dire qu’elle est trop débordée pour pouvoir te parler ou te voir. Certes, cela ne veut pas forcément dire que c’est fini entre vous, mais lorsqu'elle est de moins en moins disponible, c’est qu’il y a anguille sous roche. Elle commence à te faire des cachotteries. Pour un oui ou pour un non elle s’énerve et la discussion vire aux grandes disputes sans une raison véritable, sachant qu’elle mettra tout sur ton dos. Et ce n’est guère le cas de ta vraie désirée.

    Je souris oyant ces mots. Elle dit la vérité. On tombe du coté où l’on penche.

- Mon homme, dit-elle, le sourire embarrassé. Fuis celle que tu as connue récemment. C’est une fille chipie. Elle ne mérite pas tes sentiments honorables et sincères. Tu as donné une grande importance à une femme déméritant. Sache que tu as laissé en son âme une empreinte indélébile durant ces quelques jours après la fortuite rencontre. Tu as marqué ton passage. Un beau passage de fraternité, d’amour, de joie, de gaieté. Par certain moment, elle fut ta muse. Tu as rimé en son honneur plusieurs poèmes et de nombreux écrits et idées innées qui ne seront guère dans l'oubliance. Oublie-la et évite la compliquée.

   Ce dit ne me plaisait pas en mon âme et conscience. Je suis dans l’embarras du choix. Mais je ne suis actuellement, que dans un passage de manque d’affection. Je ne vais pas payer les violons pour ce passage émotionnel.       

    La diseuse d’aventure parlait, je ne l’écoutai point. Elle s’arrêta un moment pour reprendre la parole. Elle remarqua mon absence momentanée d’esprit et changeât de ton et de sujet.

- Mon homme, Tu dois aimer une seule et désaimer l’autre. Selon Stendhal, Il y a quatre amours différents: l'amour-passion, celui de la religieuse portugaise Mariana qui de son couvent attend son amant, celui d'Héloïse pour Abélard, celui du capitaine de Vésel, du gendarme de Cento. L'amour-goût, celui qui régnait à Paris vers 1760, et que l'on trouve dans les mémoires et romans de cette époque, dans Crébillon, Lauzun, Duclos, Marmontel, Chamfort, Mme d'Épinay. L'amour-physique, à la chasse, trouver une belle et fraîche paysanne qui fuit dans le bois. Et enfin l'amour de vanité, l'immense majorité des hommes, désire  une femme à la mode, comme on a un joli cheval, comme chose nécessaire au luxe d'un jeune homme. Penses-y et revient me voir. 

- Promis, rétorquais-je. 

   Après avoir payé ses honoraires, je quittai Naima. 

 

 

 

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