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Et compagnie (18 ème Episode)

 

    En descendant les escaliers, j’avais un esprit de l’escalier. Je me demandai où me mènera cette allégorie de la conquête amoureuse. En sortant de l’immeuble, par crainte que l'on m'aperçoive dans le coin, je cachai mon visage avec le quotidien que j’avais acheté du kiosque. J’appréhendai qu’il fût beaucoup de monde dans la salle d’attente. Je ne pouvais rester assis sans lire. Si je n’ai une lecture sous les yeux, je me fâchai pour passer le temps. Je me dirigeai vers ma voiture laissée au loin pour brouiller la piste. En ouvrant la portière de ma voiture, mon portable mis dans le profil sons discret, quand je consultai la voyante, vibra. C’était Rahima.

-  Bonjour Abdou, où es-tu ?

- Je suis dans le quartier Mellah à la recherche d’un poste radio  chez un brocanteur, dis-je. (Rahima sait que je suis un radiophile et que j’aie une collection d’une quarantaine de postes de collection, ma façade mensongère est légale).

-  Ah toujours à la brocante et épris des anciens postes TSF. Je serais heureuse d’épouser un Abdou antiquaire.

- Ah bon et pourquoi ? Dis-je.

- Bonne question. Quand la femme de l’antiquaire vieillit, Elle est revalorisée par son mari.

- Je ne te le fais pas dire.

- Passons au sérieux Abdou, je suis dans l’embarras. La mort subite de Mimoune m’ébranle. Tu sais que je suis encore dans la période de viduité et ce délai ne se termine que dans  vingt neuf jours. De son vivant, je pouvais te rencontrer. Mais par respect à sa mémoire, je ne dois sortir de la maison durant cette période.

- Oui La providence te poursuit. Moi aussi, je dois patienter jusqu'à ce que cette période  Idda termine, répondis-je l’air grave.

- Voilà! Il est strictement interdit de demander la main d’une femme durant sa période de viduité.

- Soit! Rétorquais-je. C’est raisonnable et c’est prescrit par la jurisprudence islamique. Restons en contact via le téléphone.

- Je te remercie pour ta compréhension Abdou. Tu me manqueras c’est sur. Prends ton temps pour faire les papiers, nous avons le temps. Je ne veux pas que tu me vois habillée en blanc. Le port du deuil m’handicape.

- Toi aussi, tu me manqueras. Moi aussi, je suis condamné à une éphémère viduité.

- A plus Abdou et prends soins de toi.

- Merci, Toi aussi Rahima, bon courage !

  Nous coupâmes la discussion. Tu ne vieilliras point avec moi,pensais-je. Mon esprit rebelle  tendit de facto vers l’autre, que la voyante me conseilla. Influencé, je composai sur le clavier du portable, le numéro de la vraie désirée. Je la priée de me rejoindre si elle était libre. Elle acquiesça ma proposition. Elle venait juste de sortir de son bureau.

  En l’attendant, je marchai. Je me sentis libre de cheminer. Je déambulai devant les magasins en faisant le lèche-vitrine. Vingt minutes passées, elle me rejoignit devant la grande poste.

- Ah te voilà, mon cher ami, me dit-elle de vive voix.  

 De nouveau je me trouvai en face de Nejma (étoile). Une implacable nostalgie agissante me consumait. Une délicieuse figure virginale. Une fille d’une fraîcheur d’âme. Elle m’afficha un large et serein sourire en ouvrant ses bras. Je fis de même. Et nous nous embrassâmes à tour de bras et nous nous étreignîmes avec toutes les démonstrations de vive amitié. 

A suivre../...

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