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Courti Abdou senior - Page 3

  • Sacrifier un coq à Esculape.

    Salé, le 24 Mars 2008 à 23h45 de relevée

            Sacrifier un coq à Esculape.

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        Tout petit, j’étais un féru de la lecture notamment des bandes dessinées. Adolescent je fus entiché de la littérature,  de la musique et du cinéma. Plusieurs heures je restai enfermé dans ma chambre, pour lire des Balzac, Pagnol, Flaubert, Montherlant  et Kessel. Mes lectures furent ouibles avec des symphonies de Mozart, de Chopin, de Beethoven et Schubert. Des 78 tours offerts par  Savidan, un russe blanc réfugié au Maroc, gérant d’une usine de crin végétal. En 1961, le Royaume  décida de « nationaliser » les plaques minéralogiques. En bon calligraphe, j’écrivis au lieu de ‘’MA’’, Al Maghreb, en lettres arabes sur la plaque de sa Dodge. Ces disques furent ma récompense. Feu mon père avait acheté un tourne-disque « la voix de son maitre » pour écouter Bouchaib Al Bidaoui,  Houcine Slaoui, Maréchal qibbou et Niniaâ.

         Aussi je m’endimanchai pour le cinéma. Le genre de West side Story et des Révoltés de Bownty me sidérèrent. Parfois j’allais voir des Gary Cooper, Glenn Ford, Burt Lancaster et des John Wayne. Ces westerns me subjuguèrent, tant soit peu, que ceux des travaux d’Hercule de Steve Reeves ou de Masciste. A cette époque, il n’y avait qu’une seule chaine en noir et blanc. Je regardais les programmes notamment le samedi soir. Des soirées musicales où chantèrent Feus Bidaoui, Alami, Ismael Ahmed, Fuitah et des contemporains tels Doukkali, Mezgeldi et Ezzahir. Ces soirées étaient entrecoupées de sketchs à tordre de rire. Des fois, je fus proie de la nostalgie de cette musique « chant de l’atlas » qui débutait chaque l’émission. 

         Sans tautologie, je cultivai ces fascinations du passé.  Ces attractions juvéniles sont restées embaumées dans mes souvenirs. Tant et plus, mon savoir faire, me servit dans la vie ainsi que pour l’éducation de mes enfants. Reste que les Bandes dessinées me charmèrent même étant en âge avancé. Gamin, une française voisine du  bled, épouse de monsieur Caravella Charles, propriétaire d’un car, me prêtait des « 34 camera » de Tarzan. A cette l’époque, les albums de BD ne contenaient que 34 pages. Lors d’une recherche, j’ai lu un article sur  le seigneur de la jungle.

         « Dès sa parution, le succès de Tarzan est rapide et total. Pas moins de 45 récits dont 27 romans sortiront de la machine à écrire d'Edgar Rice Burroughs et ce, jusqu'à sa mort, en 1950. De l'unique première édition de ces créations, 60 millions d'exemplaires trouveront preneurs dans les 60 langues dans lesquelles sera traduit Tarzan.

        Mais en Grande Bretagne, "Tarzanof the Apes" est refusé par une quinzaine d'éditeurs qui rient sous cape, en découvrant cet enfant naufragé orphelin recueilli et élevé par des singes dans un pays inconnu et éloigné. Un "Homme de lettres", Sir Arthur Methuen, en entreprend cependant la publication. Et Tarzan est sauvé. Il n'a plus qu'à faire un bond vers l'Ouest de la vieille Europe pour poursuivre sa carrière. Des contrats sont ainsi conclus en France, en Allemagne, dans toute la Scandinavie, en Hollande, Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie, Portugal. Le Moyen-Orient, l'Asie, l'Afrique ne tardent pas à rentrer dans cette folle sarabande.

        En Union Soviétique, les autorités font la chasse aux paysans qui s'amassent sur les places publiques où un "lecteur" clame les exploits de "L'Homme Singe". Au pays des soviets, n'est pas Marx qui veut! Pire, en Allemagne, un éditeur célèbre, jaloux du succès de Burroughs, réussit à convaincre les journaux de monter une campagne de presse, incitant "les jeunes citoyens à jeter leurs livres de Tarzan dans les boîtes à ordures!" Ce que certains cédants à la propagande nazie, firent avec entrain.

        En Bulgarie, où l'intoxication est à son comble, un journaliste à scandale fourbit sa haine de Tarzan en affirmant que Burroughs aurait volé purement et simplement "Tarzan of the Apes" à un jeune français, qui depuis, ne cesserait d'agoniser!

        Les gazettes et autres canards de faits divers s'en donnent à cœur joie: un gamin tombe d'un arbre, c'est la faute de Tarzan! Le paroxysme est atteint lorsqu'un petit garçon de l'Oregon, perdu durant trois jours et trois nuits sur les pentes boisées du Mont Hood, raconte à la presse médusée, qu'il doit sa survie à un certain Tarzan, dont il est le plus fervent admirateur.

        Bref, Tarzan dérange. Mais Tarzan, à force de vexations, d'autodafés, de moqueries et de haines, d'attaques injustifiées, devient un mythe. Etats, gouvernements, rois et présidents de la République ne peuvent rien contre lui. Reste l'incroyable pouvoir de séduction de Tarzan depuis sept décennies. Ecologiste avant l'heure selon les uns, simple et inaltérable défenseur de la cause naturelle et animale pour les autres, le "Roi de la Jungle" est d'une manière ou d'une autre le héros de toutes les enfances. Comme "Tintin Reporter" ou "Astérix le Gaulois". A la seule différence que tous les gamins de la planète ont appris de Jane la sensualité et la grâce, voire les premiers émois sexuels. Curieux homme, frère des singes, amis des bêtes, qui plonge tous les éthologues et ethnologues de la planète dans un abîme de perplexité depuis 70 ans. »

        Moi aussi, je suis un fan de Tarzan. Adolescent je rêvai d’aventure en Afrique à ma manière. Moi aussi je rêvai de visiter les villes africaines. Tombouctou, Dakar, Cap de bonne espérance me hantaient. Alphonse Daudet et son « Tartarin de Tarascon » me ravissait. Le compte de l’Isle et sa description d’essaim d’éléphants m’obnubilait. Ces masses brunes, qui viennent soulevant la poussière. Moi aussi je rêvais de m’asseoir à l’ombre d’un bombacacées. Ma passion de voyager en Afrique était sans limite. Si l'Espagnol veut de grands voyages, l'Anglais et l’américain, veulent des voyages importants. Par contre l'Allemand veut des voyages utiles, et l’ Hollandais opte pour des voyages lucratifs. Tandis que le Français  veut des voyages rapides et que le Marocain, tel Ibn Battuta, aime le grand voyageur !  

        Ce rêve se réalisa, il y a six semaines. Je fus invité à la 9 ème Foire Internationale de l’Agriculture et des ressources animales à Dakar. La « FIARA », la première du genre organisée par et pour les producteurs ruraux.C'est une initiative des organisations professionnelles du Monde rural qui souhaitent participer pleinement à la relance de l’Agriculture Sénégalaise en faisant de la foire, une véritable vitrine des activités et des productions du Secteur primaire.

         Je fis donc le voyage avec Gharib, un expert dans une ONG du Maroc. Nous descendîmes à  l’hôtel Faidherbe. Le transport fut assuré par les organisateurs. Gharib et moi, coordonnâmes pour suivre les travaux des ateliers. Une fois le travail achevé, je proposai à mon collègue le repos du guerrier. Je voulus errer dans les rues de la capitale des Tarangas et chercher ''Jane''. La matinée, un shopping  au marché de Pikine.  Une halle pleine de fruits exotiques et légumes. Puis c’est au tour de Sandaga et colobane d’être visités. Mes achats étaient axés sur des penseurs en ébène bien travaillés par les artisans sénégalais. Je me demandai comment penser, le ventre creux. Des penseurs sans bedaine, ni cœur!   Je marchandai pour obtenir des rabais. En visitant ces marchés, je me lassai physiquement et pécuniairement. J’optai donc pour admirer la ville.

        En empruntant l’avenue grand Youff, je vis un grand arbre. C’était un baobab. Un gigantesque arbre sans doute centenaire. Je m’approchai pour le toucher,  caresser le tronc. Je demandai à une jeune dakaroise passante, brune et mignonne,  d’immortaliser l’événement, lui remettant mon appareil numérique. Elle accepta  avec un sourire généreux. Elle  me prit deux portraits me disant :

    -    Souriez  toubab !

    -    Dieuredieuf (merci) mais je ne suis pas toubab (européen). Je suis marocain mademoiselle.

    -    Charmé donc ! Vous êtes le bienvenu au Sénégal. Je m’appelle Aida. Je suis chargée de communication  dans une société multinationale à Dakar.

    -     Ravi. Moi c’est Abdou, chroniqueur d’un journal hebdomadaire.

    -     Honorée. Nous estimons beaucoup les marocains. Nos relations sont multiséculaires.

    -     Diarama mademoiselle (une autre façon de dire merci).Je ne vous le fais pas dire. Je dirais aussi des relations millénaires.

    -     Je suis libre en ce moment, Puis-je vous inviter à prendre un café et échanger  une discussion. Par ouï-dire je n’ai entendu que du bien sur le Maroc . Les journaux sénégalais ne tarissent d’éloge sur votre beau pays.

    -     Compliment m’allant droit au cœur. Et si au lieu de prendre un café, nous déjeunons et locutons ensemble.

    -     Bien volontiers ! Waxtaan ñam la, ku ko teewe ca nga. (La conversation, c’est comme un repas, celui qui se trouve là y participe)

    -     J’ai entendu parler d’un restaurant ’’ Zanzibar’’.

    -     Jignore ce buffet. Mais je vous propose de manger au restaurant « Chez Loutcha ».

    -      Soit, allons-y !

        Chemin faisant nous parlâmes de nos deux pays. Nous essayâmes l’un et l’autre de retracer leurs spécificités sans aborder le coté politique. Elle fut un élégant rhéteur, et d’une  éloquence persuasive. Je l’écoutai avec attention quand elle parlait de la société dakaroise. Tout en cheminant, je pensais  à ses explications. Je fus tous yeux et toutes oreilles. Enfin nous arrivâmes à «Chez Loutcha ». Nous entrâmes dans ce chic restaurant. Nous prîmes place dans un coin discret comme deux tourtereaux.  

        L’honneur vint à Aida pour commander au serveur :

    -    Jus de gingembre. Assiette N’gor. Yassa poulet et riz tout couleur. Tarte kiwi et mangue.

    -     Pour moi ce sera, Jus de gingembre. Assiette saint Louis. Et comme je suis au Sénégal, mon désir absolu est de manger Tiep-Boudienne, façon Saint Louis et enfin Tarte kiwi et mandarine.

          En entendant ma commande, elle afficha un sourire avec les yeux.  En mon fond intérieur je me disais, elle est belle comme la nuit.Le serveur se pressa de nous servir l’hors- d’œuvre. Avant de l’entamer, elle  dit :

    -     J’admire la sagesse de votre souverain au sujet de la moudawana. Le principe de l’égalité entre l’homme et la femme est consacré dans le domaine de la responsabilité familiale.  La direction conjointe des époux et non plus sous la direction du mari. Il en est de même au niveau des droits et devoirs des époux.

    -      En effet dans le nouveau texte, la tutelle devient un droit que la femme majeure exerce selon sa volonté. Toute femme majeure peut désormais conclure elle-même son contrat de mariage. La moudawana traite aussi de la répudiation, elle assouplit les conditions de divorce de la femme. Aussi la polygamie n’est plus un droit que  le mari exerce à sa guise.

    -      Apparemment il y a aussi le renforcement du droit de l’enfant. Bref un progrès pour la société.

    -      Mais le revers de la médaille, une baisse de mariage et une inflation de divorces.

    -       Passons sur ces cas, qui révèlent surtout l'absence de communication et de sensibilisation du commun des Marocains  de la Moudawana. Concernant la presse vous avez entre autres 13 journaux en arabe, 17 en français, 2 en anglais et 2 en espagnol.

    -       Oui le quatrième pouvoir. On a de journalistes de formation. De belles plumes et pas de feuilles de choux.

    -       Tout à fait à votre honneur. Que pensez-vous du Sénégal ?

    -       Je rêvais de visiter votre pays Aida. Dieu exauça mon vœu.

    -       J’espère que vous y retournerez !

    -       Je le veux bien Aida, dis-je souriant d’espoir. Je ne porte  ni amulette, ni fétiche, ni gri-gri ni talisman pour retourner. Je sais qu’en le quittant, je serai proie à la nostalgie de ce pays, ma seconde patrie. Mais je vais vous demander un service.

    -       Lequel ? répondit-elle, l’air sournois.

    -       Combien coûte un bon coq à Dakar ?  

    -       Entre 4 et 5.000 CFA.

    -       Bien. Je te donnerai 5.000 CFA pour acheter un grand coq rouge tétras. Ton papa l’immolera en mon nom. Tu enterreras ses deux pattes dans un endroit discret. Je crois qu’en faisant ce rite inhabituel, Abdou reviendra à Dakar.

         Elle m’écouta avec attention, attentive et l’air sérieux.  Elle contint son envie de rire,

    -      Laissez-moi rire Abdou. Je veux bien le faire. Mais ne suis pas superstitieuse, garder votre argent. Sachez qu’en buvant l’eau de cette ville,  on y retourne. Mais je le ferais si cela vous tente. Dois-je jeter la viande du gallinacé ou la consommer ?

    -       Si vous le manger, je retournerai chez vous. Si d’autres le dinent, c’est une autre chose.    

         Le serveur nous servit le suivi du menu. Nous nous régalâmes goulument. Rassasiés, nous quittâmes « Chez Loutcha ». Nous nous promîmes de rester en contact.

    Depuis mon retour, chaque soir je murmure avec un soupir : Namenala Aida. (j’ai ta nostalgie)

     

     

  • Loin du Sanatorium (fin)

     

     

    Tes fourberies, j’y cédais assez.

    Tes tartuferies, l’âme est blessée.

    Sache ô sorcière, ô vraie Circé.

    Ô tireuse de cartes, ô froissée !

    A tes moult alibis ! M’affaisser ?

    Nenni, je ne suis émoussé !

    A tes chicaneries ! M’abaisser ?

    Nenni, des salades dépassées !

    A tes auto accusations faussées ?

    J’évite aux baratins, de penser.

    J’obvie à mon cœur, transpercée.

    Oublier malheur, pour n’en pincer

    Telle mère, que père a délaissé.

    Je te renie ! D’Hui tu es divorcée !

     

    Salé, le 09.09.10

  • Loin du Sanatorium

     C'était jadis, c'est du passé, 
     Des mensonges, si condensés,
     Des paroles, mots insensés,
     Des fables, bien damassées.
     Des écrits vite écrivassés.
     De l'hypocrisie si tressée,
     Qui durant m'eut stressé
     Qui pendant m'eut blessé.
     Dieu merci, m’est débarrassé !
     Seigneur je fus embarrassé !

     Mon coeur de battre a cessé,
     Liens,  chaînes les a cassés.
     Je suis libre, ailes abaissées, 
     Dame, depuis, tu es licenciée!
     Usagée, maux à classer. 
     Mes mots, vers rimassés,
     Ton souvenir, image effacés;
     Jeté aux amas, au fratassier.

     Portrait de photo fracassée,

     Eclats éparpillés, nul ramassés.

     Ma haine relaie la voix haussée,
     Et avant aussi de m'éclipser
     Sache qu'elle te maudissait.
     Pour tes avances jacassées,
     Telle cette pie délaissée.
     Et, je n'oserai t'offenser

     Aussi, je garde le tacet !

     

      A suivre.../...

     

       Salé, le 30 Août 2010 à 14h30 de relevée

  • Mécontemparain Episode 16 Suite et fin

     


     

    Je quittai la friperie et ces histoires abracadabrantes, bouleversé, et l'esprit confus. Je regagnai ma demeure, ma solitude. Je retrouvai mon ami le livre, ma consolation pour m'évader virtuellement de ce monde. Car dans la lecture, je retrouve le plaisir personnel et cérébral. La joie m'enivre au moment où, je plonge dans la lecture d'une œuvre. Je ne cache pas que j'abhorre rester devant la télé, si ce n'est pour voir le T.J. En fait, en pensant à mes enfants, tous assis devant l'écran, je deviens un homme irascible et triste. Le soir aux environs de vingt deux heures, l'on m'appelle pour me signifier, que je suis désigné pour aller au festival culturel d'Assilha.

     

    J'eus l'occasion de lire une histoire sur Pépin le bref lors d'un forum à Con «  Pépin épousa Berthe au Grand Pied, qu'il avait connue sur un forum de noms à la con.  Ils eurent un fils, qu'ils hésitèrent à nommer Huile (fils de Pépin, fils de Raisin), mais ils l'appelèrent Charles ». J'envisageais moi aussi de rencontrer Berthe au petit pied. J'ai remarqué que les estivantes, suivant la mode, portaient toutes des spartiates. Elles avaient les pieds libres. Des petits pieds en l'air. Les cheveux aussi en l'air. De sacrées fieffées libertines inabordables. De belles femmes qui me rappellent une lecture:

    Les trente points qui constituent la beauté de la femme sont: Trois choses blanches: La peau, les dents et les mains. Trois noires: Les yeux, les sourcils et les paupières. Trois rouges: Les lèvres, les joues et les ongles. Trois longues: Le corps, les cheveux et les mains. Trois courtes: les dents, les oreilles et les pieds. Trois larges: La poitrine, le front et l'entre- sourcils. Trois étroites: La bouche, la ceinture et le con. Trois grosses: Le bras, la cuisse et le mollet. Trois déliées: Les doigts, les cheveux et les lèvres. Trois petites: Les seins, le nez et la tête.

    Malgré cela, ce fut intéressant. Les Zailachyas (femmes de cette ville) sont aimables, gentilles et hospitalières. Ce fut ma première visite continue et prolongée. Ses plages sont propres et saines, drues d'un monde venu de toutes les régions voisines. Les us et coutumes des autochtones, sont imprégnés d'ibériques coutumes. Elles sont joyeuses et gaies. Elles aiment la vie et la musique. Il y a parmi la frange, des intellectuelles et des poétesses. J'ai remarqué que la femme elle aussi tresse les iambes et les vers, sans oublier les chanteuses de la musique andalouse. C'est du beau, du sublime et de l'exquis.

    Les deux premières semaines furent féeriques. Je suis tombé amoureux de cette cité touristique. Comme Tayeb Saleh était tombé amoureux de "Zayla" une trentaine d'années avant son décès. Un amour auquel il est resté fidèle jusqu'à son dernier souffle.
    "Je me suis fortement lié à Assilah et à ses habitants. C'est le seul endroit où tout le monde vient me saluer dans cette ville, je renoue avec mon enfance", écrit un jour le romancier dans une lettre adressée au journaliste Talha Jibril que ce dernier a révélé lors du colloque organisé à la mémoire de Tayeb Saleh, dans le cadre du 32eme forum culturel d'Assilah. Il aimait se baigner et plonger plusieurs fois et  s'ébattre dans la piscine de l'hôtel Al Khayma, et en émergeant il regardait nostalgiquement les deux palmiers surplombant la piscine. Il pensait à un endroit du village sur le Nil au soudan. Les intervenants, lors de cette conférence à titre d'hommage posthume, ont valorisé son œuvre universel « La saison de migration vers le Nord».

    Aussi, un après-midi, j'assistais au Palais de la Culture d'Assilah, à un défilé de djellabas et de caftans. Les mannequins qui logeaient dans le même hôtel où je résidais, me stupéfièrent. La maquilleuse les a embellies par un coup de baguette. Encore plus belles que lors du petit-déjeuner. Elles devinrent des fées. Un podium où se mêlaient couleurs, tissus et haute couture. La styliste marocaine a concilié, avec succès les différentes nuances des couleurs. Rose fuchsia, rose indien, rouge brique, mauve et vert sont les couleurs dominantes des caftans.

    En quittant ce défilé admirant les charmantes dames, j'oubliais d'aimer, de penser à une femme à qui je vouais un amour platonique. Bien des fois, pour fuir ce sentiment, je me réfugiais dans la dive bouteille. Quantes fois, je fus coupé du monde sans réseau. Je rêvais admirant la lune, l'étoile du sud ou l'étoile polaire. Je perdais le nord. Mais cette nuit, je songeais à la chanson de Hammou hafid ''mnine nabtadie al hikaya" .Je me consolais m'assagissant. Tu n'as pas encore trouvé ta partenaire pour commencer cette histoire romantique me-disais-je. En étant loin, nous nous sommes promis de regarder la lune  à une heure précise. Ainsi nos pensées se croiseront, s'embrasseront sur l'astre. Et nulle femme ne pourra jouer admirablement ce rôle. Rares sont les femmes ces derniers jours qui égayent la vie. Je m'assouplissais, je m'apprivoisais. Je me contentais. Je suis content de ne retrouver mon idéale pour ne pas la reperdre. J'attends toujours ma mienne femme. Mais la vie doit continuer. Abdou, tu n'es pas le premier. Ni le dernier de cette séparation et déchirure. Patience tu retrouveras ton adorée. Il fallait que je me la coule douce, pour garder le moral et pour plaire. Je revenais sur terre. Je ne pensais guère. Je reprends mes esprits, mon énergies, mon cœur, mes sentiments que je semais à tous vent et redéfinir le concept de l'amitié.

    Une nuit, en prenant une tasse de café, instant choisi pour actualiser mes mémoires. Je vis devant moi un homme du moyen orient. Il avait l'allure d'un émir. Sa démarche et sa façon de cheminer, lui donnaient l'air d'un important personnage. Emoustillé et aviné, il plongeait sa main dans une sacoche Eastpak et distribuait des billets verts aux employés du Motel en leur disant :

    - Chouftek, maa chouftek (je ne t'ai vu ! Non je ne t'ai pas encore vu) et leur donnait le billet.

    Tout le personnel s'accourait pour bénéficier de ce don du ciel. Un fin malin rusé, après avoir prit le subside, enleva sa casquette et revenait de nouveau à la charge.

    - Chouftek ! chouftek ! Mais non , maa chouftek et lui donna un autre billet avec un sourire.

    Les rires de sympathie et les prières pour le mécène fusaient dans le salon. Je pensais à ce fqih, qui après avoir dirigé la prière un soir d'hiver, devait faire l'auto-stop pour rejoindre son domicile. Nul homme des prières, en voiture ne s'arrêta pour le prendre. Le hasard voulait qu'un automobiliste en état d'ébriété avancée, freine juste devant lui et l'emmène à sa destination. Le fqih remercia le conducteur. A la descente du fqih, il lui dit :

    - Si lafqih, ouvre le coffre et prend un poulet pour tes enfants.

    Heureux d'arriver et content de la donation il lui dit :

    - Merci Monsieur! Que Le Très haut, t'éternise dans ce comportement.

    A Assilah pour contenter mon envie, je déambulais dans les ruelles. J'ai constaté qu'il fait bon y vivre. Des gens modestes. Humbles et modestes. Le churro avec de grands verres de thé à la menthe fusaient partout singulièrement chez les attablés sur les terrasses des cafés qui jonchent le trottoir de la grande artère Hassan II. J'ai dégusté ses figues si douces et sucrées. J'ai aussi apprécié ses raisins muscat. Elles émanent de la bourgade. Les habitants veillent jusqu'à une heure tardive. Mes idées vagabondaient et parfois les journées sont mi-figue, mi-raisin. Si les marchands de Corinthe qui transportaient les raisins secs y ajoutaient des figues, ceux d'Assilah offrent des fruits frais.

    Les boutiques sont fermées et n'ouvrent leurs portes qu'à onze heures. Il n'est permis de faire des achats d'articles d'Espagne de tout gabarit que le soir. Un soir quotidiennement frais pour savourer un bol de bissara, ou déguster une glace, ou siroter un soda ou un jus d'orange à la paille. J'errais dans les ruelles de la ville bleue. Je regardais avec lyrisme les portes d'habitats. Des  couleurs bleuâtres, azurées. Les murs des petites ruelles badigeonnés, peints. Multissimocolore. Les artistes venus d'autres continents ont dessiné des fresques. Des bijoux accrochés aux murs. Mes songes m'emmenaient souvent, rêvant et méditatif dans d'autres lieux d'autres cieux. Lointains dans le ciel. Et c'est là, que je me rendais compte, l'artiste est fécond, la femme l'est aussi. J'aime l'art et aussi Eve.


    De retour dans ma chambre, dans le vétuste hôtel, au lit, je pensais; je pensais. Des réflexions me hantaient, lorsque j'éteignais la lumière et dans le noir, j'entendais la musique symphonique du Beethoven ou « l'air de chasse » de Mozart . Je voulais quitter ce monde cette vie en solitaire, délaisser et déliasser les bribes de ma mémoire. La formater, pour revenir à la rescousse comme ce prisonnier qui veut s'évader de l'amour. Je voulais briser ses chaines. J'avais une joie, un emballement dans ma tristesse. Je bloquais mes idées noires dans ma pensée. Mais pour aider mon esprit à passer le temps, j'inventais des historiettes et romancer des contes.

    Le lendemain, je me rendis au Centre Hassan II. Mohammed Al Kaabi, l'un des grands poètes des Émirats Arabes Unis, rima ses églogues et rythma ses poèmes. Il déclama un retentissant récital de poésie lors de cette soirée de poésie traditionnelle émirienne. Absorbé par l'orateur, je sentis deux douces et petites mains me fermer les yeux. Les yeux fermés, je sentis un parfum familier. Je ne voulu guère imaginer ma fille. Je me retournai doucement, en enlevant ces petites mains, qui me privèrent de la vue, mais qui m'ouvrirent la mémoire. C'était ma fille, mon ange que je regardai, l'œil attendri. Je fus saisi d'une tendresse poignante. Comme j'occupai la dernière rangée, il me fus aisé de sauter de joie. Je n'avais plus de yeux pour pleurer de joie. Je n'avais plus de larmes pour pleurer ma solitude. Je pris ma séraphine par la taille, la soulevant, la hissant prés de mon cœur, lui disant :

    - Mon bébé, tu me manques !

    - Non papa, je ne rate jamais ma cible, rétorqua-t-elle avec un sourire innocent.

    J'étais fier de cette réflexion. Tel père, telle fille me disai-je. Mais je me demandai, était-elle seule ? En scrutant les présents dans la salle, mon regard se posa sur ma femme. Asmae est là! Jolie et pimpante. Vêtue élégamment avec recherche. Une rose souriante. J'eus l'heur de les voir. Prenant la main de ma fille, je me dirigeai vers elle, ma princesse suivit mes pas. Une fois près d'elle, nous nous donnâmes le bisou habituel et serein. Ma barbe de trois jours, irrita ses joues. Maintes fois, elle bouda mes piques de poils. Je prêtai à sourire, souvent je lui dis « j'aime la femme à poils ». Asmae eut « un sourire dans sa barbe ». Lors de notre première rencontre, je lui demandais son nom.Asmae me dit-elle. Je répndais: Je ne veux qu'un seul nom, lui volant le sourire(Asmae en arabe veut dire plusieurs noms).

    Je vais peut-être vous faire sourire, mais mon ignorance était telle que je me suis longtemps représenté le sexe féminin, non pas dans le sens    vertical, mais dans le sens horizontal, comme la bouche.H.Bazin.


    - Bienvenue à Assilha ma voulue chérie, dis-je, la voix affectueuse.

    - Merci Abdou. Hier, j'ai rencontré Anouar dans une bibliothèque, et m'a informé que tu es dans cette charmante ville. Le soir je me suis connectée sur le net, pour voir le programme de cette journée. Féru de la poésie, j'étais sure et certaine que tu n'allais pas rater ladite conférence. Les enfants accueillirent la nouvelle de venir te voir, A grande joie.

    - Merci Asmae pour ce déplacement et devoir, j'en avais fort besoin de vous voir en ce moment.

    - Il y a de quoi, me dit-elle. C'est sa bonne réplique continuelle pour me taquiner. Je sus que c'était de bon augure et j'entendis quotidiennement cette raillerie ingénue.

    - Je ne vois pas mon héritier ? N'est-il avec vous de voyage?

    - Tu me fais rire. Il te ressemble comme deux gouttes d'eau. Le même caractère impulsif, lubie enfant, ajouta-t-elle avec un sourire d'aise. Il est resté avec mon père, qui m'encouragea à venir te rejoindre pour nous concerter et trouver la solution adéquate. La séparation ou la reprise sont les clefs, pour le bien des enfants, et aussi pour nous même.

    Cette rétorsion me troubla. Mais comme les poètes, Antara entre autres, je me trouve dans une situation inférieure à madame, au souvenir de notre amour « Il se doit dépasser les obstacles qui surgissent devant lui ». Elle fit des kilomètres pour venir me voir. Il ne fallait pas par politesse repousser ces avances ou accepter la dure séparation. Mais j'optais pour une autre stratégie. Il faut qu'elle dégage toute son énergie négative. Qu'elle extériorise tous ses râles et mauvaises humeurs, pour tout me dire ce jour. Je me dirigeai à la buvette du centre. Attablés, je demande au gérant un soda pour ma fille, un jus d'orange sans paille pour Asmae, sa boisson préférée et pour moi, une tasse de café avec l'eau pétillante Oulmès.

    Une fois servi, je demandais à Asmae.

    - Je vais te demander de me dire en toute franchise mes défauts, raisons de notre éloignement l'un de l'autre. Cette séparation m'a fait du tort. Nous nous sommes séparés sur un coup de tête, après des scènes et locutions familières. Et franchement je n'en peux plus. Ce n'est pas une vie !

    Je tirai à grande bouffée sur ma cigarette comme un pompier, le stress fumait mon cerveau.Elle resta momentanément muette, et pensive, l'air hagard. Elle but une gorgée du jus et répondit :

    - Ton problème c'est que tu sautes directement aux conclusions sans même donner à l'autre la parole de se justifier ou demander à l'autre ce qui ne va pas. Tu as dépassé le seuil de la tolérance.

    - Oui et quoi encore Asmae?

    - C'est comme si tu penses à sa place et la plupart du temps ce sont des jugements hâtifs et infondés.

    - Oui! Et.....pour ne point l'interrompre dans ses idées.

    - Il ne faut pas croire que toutes les femmes sont pareilles. Tu me traites comme les filles qui travaillent avec toi. Il y a une nette et grande différence entre le foyer et le travail. Il faut comprendre l'autre et vice versa. Le dernier coup de tête, tu m'as défendu de m'abonner au club Fitness pour soigner ma ligne et mon bien être.

    - Oui tu as raison. J'ai tort de penser et d'agir ainsi. Je concevais te préserver, je sais que c'est un complexe. Je reconnais que ma jalousie est débordante.

    - Je ne suis pas contre la jalouseté. Mais je n'aime guère la jalousie féroce. La communication a été très facile entre nous au début de notre mariage, mais au fur et à mesure, elle se détériorait.

    - Asmae, cette déchirure m'a sidéré en pensant mal de ce qui fut beau! Je suis médusé, dis-je la voix blanche. Dois-je en ce lieu et instant former mes excuses et te demander pardon ?

     

    Durant cette discussion, elle et moi ignorâmes notre fille, qui suivait les explications de part et d'autre. Elle posait des petits regards en coin sur nous. Asmae, avait les yeux mouillés et sur le point de sangloter. Moi, je détournai mes yeux pour ne point montrer mes larmes au bord des paupières. Je tirai un mouchoir en papier de ma poche, que je lui remis. Ma fille sur le point de larmer, me demanda elle aussi un mouchoir. Mais elle ne pouvait, la petite, cacher ses perles de larmes. Elle comprit la situation, mais ne pouvait agir. Son seul acte, sa contribution était de partager nos larmes.

     

    Conscient de la circonstance en public, et pour esquiver la vue d'une famille pleureuse, je réglai les prix des consommations et nous sortîmes dehors, le pas pressé pour donner libre cours à nos larmes. Nous nous conciliâmes, nous nous promîmes à l'avenir d'éviter ces bêtisiers. La main dans la main, nous dirigeâmes les trois à la voiture d' Asmae, pour rejoindre mon hôtel. Mais contents pour un couple retrouvé!

    Je pensai discrètement: Vive Assilah !

    Je pensai bruyamment: Vive Asmae !

    Fin. /.

    « Mécontemporain ». Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé n'est que pure coïncidence

    Salé, le 31 Juillet 2010 à 19h de relevée.

     

     

  • Mecontemporain Episode 15

     

    Il prit congé et quitta le café. Je fis de même. Chemin faisant, je cherchai le lieu ou je devrai fondre ma désolation. Je me dirigeai à ma demeure, mon gîte. Je pris une douche pour délasser le corps et l’esprit. Je passai à la cuisine pour manger le dîner que la servante m’avait préparé. Je mangeai lentement mal pensant, réfléchissant sur les propos de mon ami. Défatigué, je me dirigeai au lit pour dormir, bien que les pensées de cette femme, sommeillaient encore en mon for intérieur.

    Durant la nuit, je ne pus rencontrer le marchand du sommeil. Je dus compter les moutons pour croiser l’endormissement. Le lendemain matin endimanché, je partis en randonnée pour m’évader virtuellement. J’abhorre rester à la maison, depuis que je me suis séparé momentanément, de ma femme. Maintes fois, je pensai me réconcilier avec elle pour le bien de nos deux enfants tant chéris. Cependant, son entêtement n’eut raison de fléchir mon obstination. Dire que c’est à la suite d’’un concours, que je présidai que je fis sa connaissance. Il y avait deux gagnants à départager. Elle méritait la consécration et elle s’adjugea le prix d’honneur. Je pus par la suite l’inviter dans un restaurant. Nous fîmes connaissance, nous nous entendîmes, nous nous aimâmes et nous nous mariâmes. Néanmoins, je renonçai en déplorant son opiniâtreté. Bien des fois, je voulus refaire ma vie avec un autre demi. Tant de fois, j’eus la nostalgie des agaceries d’une femme, pour m’accompagner le restant de ma vie. Mais j’appréhendai le dessein. J’aspirai au retour de ma progéniture.

    Dans mon parcours, en revenant de chez mon bouquiniste, je passai du coté des marchands de fripes. Je vis des milliers de vêtements mis en étal sur de grandes tables. Le brouhaha des vendeurs inondait la place. Sur cette table ce sont des chaussettes, par-ci c’est des chemises, par-là, c’est des culotes et strings. Là, ci-git, des soutiens gorges. Je m’approchai pour admirer ces vestiges que plusieurs femmes triaient suivant leur taille de poitrine. Chacune choisissait  sa dimension en l’arborant sur sa poitrine, bien que vêtue en djellaba ou en robe ou pantalon. Je souris dans mon intimité, je pensai tel un obsédé dénudant les fureteuses.


    Je savais que depuis l'antiquté, les femmes utilisent différents dispositifs pour soutenir leur poitrine : l’apodesme, le fascia, mastodeton,  mamillare, brassière, bandeaux, corsets et corselets. Le soutien-gorge est un sous-vêtement-féminin composé de deux bonnets servant à soutenir et mettre en valeur les seins. Il est habituellement assorti aux autres pièces de porte-jarretelles, slip. Les femmes de la Crète antique sont représentées avec un corsage ouvert sur le devant jusqu’à la taille, laissant les seins nus portés par des lamelles de cuivre. Ces lamelles affinaient la taille et offrait un galbe à la poitrine nue. Par contre, en Somalie il est interdit. Sous peine de coups de fouet, les seins doivent être nus sous le voile des musulmanes. (Ce sous-vêtement est anti-islamique, impur et offensant. «Les islamistes disent que la poitrine d'une femme doit être ferme)

     

    Je restai un moment hésitant, et il est bien sûr impossible de penser à ces milliers de vêtements usagés et ces soutiens-gorge sans penser aux personnes qui les ont portées. De vieux vêtements cédés ou vendus, comme si c'était aussi se séparer de quelque chose de soi et de sa vie, ou renier des souvenirs. Il y a le classique, le provocateur
    et les osés. Et là, j’entendis à voix basses des confidences faites par ces corsets. Je restai sur ma gorge. Elles causaient entre elles.


    Les juifs avaient leurs Madeleines ;

    Les fils d’Homère leurs Phrynés.

    Délaçons pour toutes les baleines

    De nos corsets capitonnés.

    Rousses, blondes, brunes et noires,

    Sous tous les poils, sous tous les teints

    Qu’ils pourraient raconter d’histoires.

    Eug.Imgbert


    Le   soutien-gorge à balconnet « jardin suspendu » murmura, sous les appels stridents du marchand, « talôou al îyalate, âachra drahem » (Approchez les femmes tout à 10 Dh), à peine audible je perçus ;  je vêtis une femme professeur de Sefrou. Elle avait  vingt- neuf ans. C'est une beauté filalia, plus de majesté que de finesse, de l'embonpoint, quoique bien faite, un corps superbe, le derrière singulièrement croupé et pouvant servir de modèle, les cheveux et les yeux très noirs. Elle a de l'esprit et ne sent que trop toute l'horreur de son sort. Un grand fond de vertu naturelle que rien n'a pu détruire.

    L’autre  marque «bouquet  sauvage », chuchota. J’habillais une femme mariée. C'est une jolie dame, elle avait trente ans; elle est blonde, les yeux très tendres et d'un joli bleu animé. Elle a toute la tournure d'une héroïne de roman. Le col long et bien détaché, la bouche un peu grande, c'est son seul défaut. Une petite gorge et un beau panier, mais tout cela, quoique délicat, est blanc et moulé. L'esprit romanesque, le cœur tendre, elle est excessivement vertueuse et dévote.

    La marque « soir de l’opéra », marmonna, je soutenais les seins d’une femme. Elle a vingt-quatre ans, grasse, potelée, de beaux yeux bruns, un joli nez aquilin, des traits marqués et agréables, mais une bouche effarante. Mais son mari l'aime à cause du défaut de sa bouche. Je fus souvent baissé à demi pour la tétée de son époux.

    Celle « après minuit »susurra, j’accoutrai une fille de caïd. Elle a dix-huit ans, une physionomie très piquante, beaucoup de fraîcheur, les yeux bruns, le nez retroussé, l'air mutin, quoique foncièrement indolente et paresseuse. Chaque fois, quand mademoiselle est en rut, elle tripotait ses deux seins.

     

    De femmes qui montrent leurs seins ;

    Leurs tétins, leurs poitrines froides,

    On doit présumer que de tels saints

    Ne demandent que chandelles roides

    G. Coquillart

     

     

    A suivre …./…

     

     

     

     

  • Catherine

     

       

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    Rendons à César, ce qu’appartient à César !

    Je saisis cet anniversaire et son hasard.

    Pour souhaiter mes chers vœux à Caitlin

    En rimant, en rythmant ces vers en lignes.

    Elle est belle femme, charme et jeunesse

    De toute beauté et aussi de délicatesse.

    Fêtons ensemble ces deux événements,

    Qui se suivent l’un et l’autre ardemment.

    Celui du huit mars, journée de la femme. 

    Et aussi, le neuf mars, fête de nôtre Dame.

    Elle égaya tous ses amis de commodité,

    Elle enjoua les Casablancais et leur cité.

    Convoquons donc, le ban et l’arrière ban.

    Et partager sa fête, l’air est serein et bon !

     

                           

    Qu'est ce qu'une catherinette ?

    Le 25 novembre, jour de la Sainte Catherine. Ce jour là, on célèbre les Catherine mais aussi les Catherinette, une tradition qui remonte au le XVIème siècle et persiste encore dans quelques villes et villages et surtout à Paris.

    Qu'est-ce qu'une Catherinette ?

    C'est une jeune femme qui ayant atteint 25 ans n'est toujours pas mariée. L'Etymologie grecque de ce
    prénom est katharos qui veut dire pur.
    Le 25 novembre les Catherinettes arborent un
    chapeau de couleur verte et jaune car on dit qu'elle "coiffent Ste Catherine". La tradition voulait en effet que les jeunes femmes renouvellent la coiffure de la statue de la sainte dans les églises. C'est aujourd'hui la fête des modistes (les créateurs de chapeaux).
    Pour en ... sur la Sainte Catherine

    Aujourd'hui, de plus en plus de jeunes femmes et jeunes hommes se marient tard ou ne se marient plus du tout. On reste plus tard chez ses parents (phénomène "Tanguy", le dernier film d'Etienne Chatiliez) et on vit en concubinage. Si être célibataire à 25 ans et plus n'est plus une honte, de nombreux films traitent tout de même du problème de célibat et de solitude chez les femmes ("Bridget Jones", "Irène"). Les jeunes hommes célibataires ont d'ailleurs également leur Saint protecteur avec Saint Nicolas ("porter la crosse de Nicolas")

    Bonne fête aux Catherine et Catherinette

     

     

  • A la fourbe

    Voyons, me dit-elle, que fais-tu au chat ?

    Cette apostrophe avilissante, m’amocha.

    Sacredieu, question qui me désenchanta.

    Moi aspirant à l’amitié, elle me dérouta.

    Quoi, je restais, ébaubi aux propos insanes,

    Outre de colère, mesquinement; mélomane,

    Moi l’écrivaillon, le verbeux gaudriole.

    J’abhorre ledit écart, lancé au vitriol.

    Ton docte entretien, puisé dare-dare,

    Ta désolation plaintive, me laisse hagard,

    M’ébranle et je ne suis pas un ringard.

    La nuit porte conseil, dis-je, honni cafard.

    Ce pamphlet accouché pour ma plaisante,

    Y trouvera mots et passim, Ô l’attirante.

    Oyez, nos noms s’embrassèrent « fi samae »

    Avant de descendre sur terre, chère Asmae !

    J’aime à dire, tes traits et ta « hafrate zine »

    M’embaument, me dis, «achdak lezine?»

    Je m’ébahis, hébété, Moi le mesquine !

    Je rime ces iambes, muse que je taquine.




    Salé, le 03 Mars 2010 à 02h 30 de relevée

  • Mecontemporain suite 14

    - Papa, cria Randa lançant un haro ! C’est lui mon agresseur de l’autre jour devant le GAB.

    Le père se rua sur le machiavélique, avec impétuosité. Il l’empoigna par le collet et s’en saisit, jusqu’à l’étrangler. Le malotru s’essouffla pour se défendre et ses yeux allaient sortir de la tête.

    - Qu’est ce que tu as, lâches moi, dit-il sans voix avec une expression noire.

    - Espèce de fripouille, rétorqua l’empoigneur. Tu t’attaques à des filles sans défense.

    - Je suis un marin. Enlève ta main, si non tu regretteras cette empoignade.

    - Quelle audace et quelle méthode apagogique pour se disculper! Dis-je à Brahim pour lui donner le temps de reprendre son récit.

    Après avoir bu une gorgée d’eau, il reprit la narration.

    - Oui, dit le père, tu es un pirate et un passe-volant! Arrêtes de Feindre, tu es pris cette fois-ci. Tu feindras devant le poste de police.

    - Je me rappelle fort de toi volereau, ajouta Randa. Ton ignoble figure est restée incrustée et indélébile dans ma mémoire. La même tenue d’un mamamouchi pour arnaquer les innocents. C’est moi la victime d’il y a un mois devant la banque. J’ai en main le billet de déposition au commissariat. Selon la loi, une arrestation est précédée d'une plainte portée à la police par un citoyen qui est victime d'une infraction criminelle. Je suis capacitaire en droit.

    - Je ne t’ai jamais vue, ce n’est pas moi, avança-t-il. Il voulait pleurer en se débattant pour fuir.

    - Et Lina ? Lui dis-je interrompant la parole.

    - Durant ce laps de temps, poursuit-il, Lila ébahie par cette scène, ne sut à quel saint se vouer. Doit-elle croire son ami ou l’empoigneur ? Elle pressentit un instant que son ami bluffât pour se défendre. Elle ne savait s‘il était de la marine marchande ou un pêcheur en eau troublée. Elle ne se douta point qu’il fût un imposteur et pourquoi pas un monte-en-l’air. Durant ses ambages, le peccable ne mentait pas, il est pécheur. Elle voulut quitter l’algarade par crainte d’être impliquée dans cette magouille. En son for intérieur, elle remercia le ciel, l’homme et sa fille de la sauver de ce débauché. Elle bénissait ses parents et la chance ce triumvirat qu’ils l’obvient à ce voleur de grand chemin. Elle baissa les yeux pour afficher sa désapprobation, dégoutant son bégum. L’empoigneur l’emmena au poste de police, sous les yeux terrifiés de la foule et de Lina ahuries, de voir l’hydre, ce happe-bourse arrêté.

    - Un vrai pagnote. On ne discute pas avec un voleur. On le cambriole (Arthur), dis-je. C’est un sans feu ni lieu et un sans foi ni loi. Et que c’est-il passé après ?

    - Je ne sais, je suis parti chez moi.

  • Mécontemporain Episode 13

         Le lendemain, je repris le chemin du travail comme de coutume. Je dus trimer sans répit. Notre journal avait lancé un concours pour les jeunes écrivains en herbe. Le sujet consistait à écrire un article sur l’histoire du Maroc ou une histoire vécue de prés.

          Le courrier est énorme, car plusieurs prétendants ont participé à ce concours mémorialistes. Ils y avaient des chroniqueurs, des annalistes et aussi des scribouilleurs. Les écrits de deux jeunes lauréats attirèrent mon attention. Souki, fille originaire du sud a un style originel.

          Dans son récit vécu, elle narra un fait fortuit  survenu l’été dernier lors du transport d’un groupe d’hommes et de femmes  vers un village voisin, dans un Mitsubishi. Sur la carrosserie le groupement chantait  au son du Taskiwin , une forme particulière de l’ahwash . Une danse accompagnée de flûtes (Ghitaa) et de tambours  qui mit en transe les convives au mariage. Les hommes hissaient des drapeaux aux couleurs vives. Les femmes brandissaient des roseaux au bout desquels elles accrochèrent un bouquet de fleurs et de menthe ainsi que des billets  de banque de 100(Elqarfi) et de 200 dh(Zriga).

            Le véhicule alla à toute vitesse. Le hasard voulu qu’une cigogne, ce jour, n’eut trouvé de proies qu’un serpent, au lieu de musaraignes,  vers de terre,  poissons,  têtards ou grenouilles. En survolant  le Mitsubishi, le serpent  après une série de tractations, força l’échassier à ouvrir ses mandibules, et à lâcher l’ophidien, un serpent cocu qui vint tomber juste sur le groupe. La liesse et la joie muèrent en  panique et affolement. Les femmes crièrent de frayeur et d’effroi. Les hommes sautèrent de par-dessus la carrosserie. Les femmes  firent de même « sauve qui peut ». Une invitée en sautant se fracassa le crâne décéda sur le coup.

             Le chauffeur pris au dépourvu gara et freina  subitement le camion, descendit de la cabine et vint constater les dégâts. Deux corps gisaient non loin à 100 m. Des rescapés vinrent expliquer le mélodrame. Le bilan deux morts et quelques blessés.

             Les invités indemnes prirent leurs portables pour aviser les leurs, en évitant lors de leur discussions de dire Mitsubishi. Cette appellation est indécente dans le Souss, (l’accueil de la femme). Ils disaient avec un sourire maquillé « Le grand camion blanc ». Quant au serpent cocu, il fut piétiné par un « courageux » qui le prit par la queue en disant à haute voix : On a tué le serpent qui causa cet accident ! (qatalna Attouebane).  

     

     

         Après la sortie du travail, je me dirigeais vers le café. Je demandais un soda. Quelques minutes, que voici mon ami.

    -  Bonjour. Cela fait longtemps que tu es là.

    - Non. Mais il y a juste cinq minutes

    - Cet après midi, je n’ai travaillé. Les élèves ont séché un cours. Je suis passé par là et j ai trouvé un incident que les loubards ont tous vu à midi.

    - Quel incident ?

    - Une dame qui travaille dans l’assurance en face eut un problème. L’homme qui était avec elle, était recherché pour escroquerie. 

    - Quelle dame ? Envahi par la peur et la désillusion. Je pensai à ma future dulcinée.

    - C’est une femme qui travaille dans cette assurance. Elle s’appelle Lila, une femme de père marocain et de mère tunisienne. Son père lors de son voyage à la Mecque a rencontré une tunisienne à Sfax, tomba en relation avec elle et décida de se marier renonçant au pèlerinage. Ils procréèrent trois enfants, deux filles et un garçon. Lina l’aînée, celle qui travaille en face, fit la connaissance d’un autre marocain natif de Soussa (Tunisie), qui rejoignit le Maroc après l’obtention d’un diplôme de journalisme. Ils célébrèrent un faste mariage à Agadir. Ils résident dans le quartier voisin.

    - Eh ben, mon ami tu es mqaddem al houma (employé municipal). Tu connais tout le monde !

    - Non, mais c’est que leur fille Jouhaina, orpheline de 5 ans, prend des cours d’intensification le soir chez moi.

    - Donc sa mère est veuve !

    - Oui, son pauvre mari est décédé il y a presque six mois dans un accident de circulation sur la route côtière entre Tanger et Tétouan. Il était en compagnie d’amis tunisiens. Le chauffeur qui conduisait une voiture de location, avait bu un verre de trop. Et comme on dit le cent appelle le sang, ils périrent les trois dans la catastrophe en percutant un arbre.

    - Oui mais quelle est la corrélation entre la veuve et l’incident de ce matin.

    - Je vois que tu t’intéresses à ce sujet ? Me dit-il, affichant un léger sourire. Vas-tu faire une chronique des faits divers pour ton journal ?

    -  Une simple curiosité, rétorquai-je.

    -  Le corrélatif c’est qu’un homme remarqua la dame il y a peu. Il l’approcha, je ne sais comment  elle finit par faiblesse ou par solitude à se plier à son charme. Ainsi chaque soir à sa sortie du travail, il l’attendait devant le siège, pour l’accompagner à la maison.

    -   Sans doute un flibustier dis-je, sans vouloir lui couper la parole.

    -   Mais cet homme est un imposteur. C’est un brigand. Un jour il se posta devant le guichet automatique d’une banque attendant sa proie. Voyant et épiant une fille esseulée. Il l’a vit  composer son numéro de code après qu’elle introduisit sa carte bancaire, et tira 700 dh flambant neufs. En comptant ses billets le filou s’approchât de sa victime et lui dit :

    - Mademoiselle cette somme est à moi.

    - Non rouspéta-t-elle c’est mon argent !

    - Faites voir. Elle s’exécuta innocemment et le gars lui happa les billets de sa main, les mit dans sa poche et commença à la gronder et à crier à haute voix

    - Salope, tu m’as ruinée. A cause de toi, j’ai délaissé ma famille et mes enfants. Tu ne cesses de me harceler.

     

        Emportée par le courroux de cet énergumène, elle ne savait à quel saint se vouer et craignait que les flâneurs qui commençaient à se rassembler ne croient aux mensonges de ce malandrin.

     

    -         Fous moi la paix et cesse de me tracasser veux-tu et quitta sa victime.

     

         Elle abomina  cet ostrogoth, ce rabat-joie et appréhenda qu’un voisin du quartier  n’assistât à ce mélodrame. Elle dédaigna l’ignominie de ce chenapan, sa vilénie humaine et sa crapulerie. Elle resta coite, béate et aphone.

     

         Elle le regardait s’éloigner en le poursuivant des yeux ce ramassis en se remettant au Ciel. Elle voulait décharger son cœur de cette cupidité et de sa malchance devant cette hogra.

     

         Le hasard veut que, Randa, la victime en passant par cette avenue, reconnaisse le goujat, saluant par bise de joue Lila à sa sortie.  Elle le désigna à son père en criant.

     

    -         Papa cria Randa lançant un haro, c’est lui mon agresseur de l’autre jour devant le GAB.

                                                                                      A suivre...

     

  • Mécontemporain Episode 12

          A priori, je quittais le café. Aux alentours de 20h, un appel se manifesta sur mon  portable GSM. Je reçus une communication. En scrutant l’appelant je lus Médina. Une allégresse m’envoûta.

    -           Est –ce monsieur Abdou ?

    -           Oui, rétorquai-je la voix soyeuse. Qui est à l’appareil ? Dis-je malicieusement.

    -           C’est Médina ! Nous fîmes connaissance il y a deux jours à l’aéroport, lors de votre retour !

    -     Ah ! Comment allez-vous ? Et les arrivés comment vont-ils ? Je fus surpris du transport  dans l’allégresse où elle me mit.

    -     Ils se portent bien, mais ils sont partis ce jour en détresse à Ouagadougou. Il y a deux jours, le 15 novembre dernier, une amie de ma cousine les informa qu’un grave accident de la circulation s’est produit sur la route, entre Petit-Balé et Ouahabou, faisant 67 morts et 29 blessés dont certains sont dans un état sérieux. Les parents d’Agathe sont parmi les blessés.

    -          Pas de chance donc, pour ta cousine.

    -    Oui, elle n’a cela ! Mais, je pense qu’une fois rassurée sur ses parents, ils reviendront au Maroc. Moi aussi je repars au pays, je viens de terminer mon stage. J’ai présenté le mémoire de fin d’étude.

    -    Ah bon, toi aussi tu quittes les lieux ! Pris au dépourvu, j’oubliai de la féliciter pour la réussite à l’examen de fin de stage.

    -     J’ai déjà réservé mon billet pour la semaine prochaine, ajouta-t-elle la voix chaude. Je rentre avec mon amie malienne Aissata qui vient de finir un stage à Ifrane. Experte dans l’éducation et l’enseignement des enfants, elle pense créer un institut pour enfants ou une  ONG à Bamako, à l’instar de ce qu’elle a vu au Royaume.

     

            La communication s'interrompit soudainement. Je savais qu'elle eut usé de son crédit. Cette annonce me désempara, me démancha. Mes rêveries s’estompaient, s’effaçaient, tout d’un coup. Mais je restai serein. Pour ne point perdre le fil, je composais son numéro. Elle était à l'écoute, puisqu'elle répondit prestement.

     

    -    Dommage, dis-je  avec amertume. Nous n’aurons pas l’occasion de nous revoir Médina. Que puis-je te dire  en ce moment. Je te souhaite un plein succès dans ton travail.

    -     Merci Abdou. Je garderais un bon souvenir inoubliable et indélébile sur mon  séjour dans votre si beau et hospitalier Maroc. Je suis conquise par le charme des marocains. Je ne me suis sentie, à aucun moment étrangère, à Casablanca. Beaucoup de choses de votre pays me manqueront. Entre autres, le thé à la menthe avec corne de gazelle, le couscous, la bastilla (farce aux poulets et amendes), lahrira (soupe) et les délicieuses oranges, pour ne citer que ceux là.

    -    Je veux vous remercier deux fois, Médina, pour votre reconnaissance et votre affection.

    -   Abdou, si vous le permettez, envoyer moi par SMS, votre email. Ainsi, nous resterons en contact par courriel.  

    -    Volontiers, avec plaisir. Je vous l’enverrais ma bachelette.

    -    Bachelette, c'est quoi Abdou? Ce n'est pas un diplôme, me dit-elle souriante.

    -    C'est la jeune et gracieuse jeune fille !

    -     De grâce Abdou, compliment très touchant monsieur barbacole, mais ni pédant, ni prétentieux.

    -    Merci, et aussi ni pet-de-loup. C'est vrai ce fut mon rêve d'être magister dans une école de campagne et que maintenant, je perds itou, une épigone Burkinabèse qui me suivait dans mes dits.

    -    Dommage pour ton apprenante, je me remémorerai de  tes blandices qui me charment le cœur et l'âme. Vous gavez les disciples. Mais qui sait, je projette revenir y passer  mon prochain congé. J'aurai aimé ton amitié. Ma cousine n'a cessé de louer votre amabilité. J'aurai apprécié la vôtre, que celles de certains godelureaux. Vous êtes mirliflore, votre compagnie est sûrement agréable.  

    -     Médina, vous n'êtes pas pleure- pain dans les louanges. Je suis à votre entière disposition si vous revenez à Rabat. Faites comme ce que j’ai fait, pour revenir dans un pays. En Espagne, j’ai laissé mon mocassin wenston usé. En Mauritanie, j’ai laissé  exprès une alpargate. Croyez moi j’y suis retourné  dans les deux pays.

    -    Si c’était un autre que toi Abdou, je dirai que c’est une histoire racombolesque. Et moi dans ce cas, dois-je oublier à Casa, mon sabot youyou ? dit-elle,  amusant ainsi, mon désappointement pour son départ.

    -    Faites-le et vous serez accueillie avec le youyou marocain et du lait et  dattes comme offrande, dis-je sans acrimonie.      

     

          Je voulais apertement lui dire que j'avais tant envie de revoir « l’amande grillée »et inhaler l’Hipnotic poison. Mais j'évitai de m'assoter de ridicule passion ou d'être un attrape -minons, cet hypocrite qui charme les simples esseulées.

     

          Nous nous quittâmes sur une salutation de part et d’autre avec une promesse de nous écrire. Le désenchantement, l’amertume m’envahirent. La désillusion m’est connue et je devins à cet instant son abonné. Je repris pieds à terre et délaisser le mirage. La raison révéla ma sagesse.   Demain sera meilleur ! 

                                                                                                               A suivre..../....      

  • Mécontemporain Episode 11

    Momentanément désamorcé, je repris mon ami le livre et m’y plongeai dans la lecture de « La terre » d’Emile Zola, pour ne point rabougrir mes instincts, et aussi pour dissiper mes rêves et ma cécité morale. Une œuvre captivante et entraînante, pour induire en errance mon imagination. Une heure de lecture assidue. A jour failli, j’allai me lever, quand une vieille connaissance me rejoignit à table.
    - Ah te voilà !me lança-t-il.
    - Et me voilà. Quel bon vent t’amène !
    - Ce matin je sentis des démangeaisons de ma lèvre supérieure, me lança-t-il. Je doutais que j’allais rencontrer une très proche personne. Je n’ai nullement songé à toi ! (Chez nous, le picotement de la lèvre est signe d’une rencontre avec un absent distant)
    - Dire que moi aussi, toute la matinée, je sentais des chatouillements sur la paume de ma main gauche. Et je me demandais quel gain, vais-je toucher ? Rétorquai-je. Je grinçai les dents.

    Mon vieil ami sait que j’eus toujours mon portefeuille continuellement garni. Dans l’embarras d’argent mignon il y a six mois, il vint m’emprunter un montant pour l’achat des caprices et des fantaisies. Depuis lors, je ne le revis guère. Il vendit la ruelle et l’avenue comme disent nos épiciers. Mais j’évitai de le contacter pour demander mon du et la remise de la dette.

    Durant un laps de temps, je feignis dire un mot pour ne point ni l’offenser, ni le froisser. Mais je me demandai la raison de son arrivée à ma rencontre. Est-ce le hasard ? C’était la fin du mois, et je fus sure et certain qu’il n’ait le rond. Je me demandai si je serai encore une fois sa victime, un macchabée.

    Je fis signe au garçon du café pour lui servir une boisson.
    - Bonjour Addi, dit-il au garçon. Je veux bien prendre un cocktail Isla Mona, si votre établissement a du lait frais de noix de coco, dit -il.
    - Désolé monsieur Brahim, nous n’avons pas ce lait, répondit le serveur.
    - Soit ! Un jus de pomme si vous le permettez.
    - Un jus de poire pour moi aussi, dis-je. (Je ne serai une poire ce soir).
    Le serveur nous quitta et je dis plaisantant à mon invité.
    - Tu es connu dans cet endroit. Dis moi, où as-tu vu encore ce cocktail Isla Mona ? Est-ce dans un roman d’Agatha Christie ?
    - De prime abord, je suis client de ce café. J’habite deux ruelles à gauche. J’ai déjà consommé cette délicieuse boisson dans le café Agatha juste à coté. Nous irons le déguster la prochaine fois, si tu le souhaites.
    - Incha allah (Si Dieu le veut).
    - As-tu lu « Dix petits nègres » D’Agatha ?
    - Oui, mais il me semble si j’ai bonne mémoire, l’assassin qui a décidé d’éliminer ses dix petits camarades un par un, en suivant les vers d'une comptine pour enfant. Il s’agit aussi de Mona lisa.
    - Le patron, fervent lecteur des séries noires, eut l’idée de concevoir ce délicieux jus. Il a même offert un collier Agatha grain de café à sa seconde femme.
    - Au fait, comment vont madame et les enfants ? Dis-je pour détourner la conversation.
    - Couci-couça. La semaine dernière l’aînée a attrapé les oreillons, et cette semaine, son cadet eut une entorse de cheville lors d’un match de football des jeux scolaires. Et madame depuis quelques mois souffre de la goutte.
    - Que Dieu parfait et hâte leurs guérisons. Il te faut un grand courage pour affronter ces incommodités.
    - Amen ! Merci mon ami Abdou, Ce n’est pas que cela, ma sœur cadette a demandé le divorce pour discorde (chiqaq), son époux gaspille son gain dans les jeux du hasard. La nouvelle moudawana permet à la femme de divorcer presque sans conditions. Un malheur ne vient jamais seul. Mes parents doivent chercher un autre logement. Pour agrandir une ruelle, les autorités vont démolir toutes les maisons avoisinantes dans la cité.
    Je me taisais, n’osant rien ajouter. Je savais que mon débiteur mystifiait et inventait pour cacher ses maux de dettes. Il excellait dans les menteries. Je feignis rire en pensant à un rébarbatif qui disait chaque jour, Que Dieu me fraie une voie (Allah ijib chi triq). Son vœu s’exauça lorsque les services de la municipalité vinrent l’informer, un matin,que sa maison doit être démolie. Le plan d’aménagement du quartier, prévoyait agrandissement de la rue.

    - Abdou, tu es mon seul bienfaiteur, ajouta-t-il. Je te dois combien au juste ?
    - Voyons tu ne me dois rien, dis-je, en tirant une grande bouffée de ma cibiche. Je devinai son carambouillage. (Le corbeau, honteux et confus,
    Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. La Fontaine)

    - Dis moi, Abdou. Un ami, ressortissant à l’étranger, a amené un ordinateur portable Dell D610 presque neuf. Il veut le vendre. Vu son bas prix, j’ai pensé à toi. C’est une occasion qu’il ne faut pas rater.

    - Ah ! Je veux bien, mais tu viens en retard. Il y a cinq jours, j’ai acquis un LG papillon. C’est bien dommage, rétorquais-je.

    Je méditai une neuvaine de prières pour que les saints m’épargnent de ses filouteries. Mais mon instinct me disait que j’ai besoin de ses services dans ce quartier. Qui sait ?

    - Oui, c’est beau dommage. Aujourd’hui est un jour sans, je n’ai pas de chance, murmura-t-il. Je dois rejoindre mes élèves, je donne des cours du soir de rattrapage, dans une école privée. Au revoir Si Abdou !

    S’adressant au serveur et faisant semblant de chercher l’argent.
    - Je te dois combien Addi ?
    - Laisse, Brahim, C’est moi qui règle la consommation. Vas et bon courage. Demain si tu as le temps, je serai à la même place aux environs de 16h.
    - Soit, je viendrai incha Allah. Comme aujourd’hui, je passerai avant d’aller au cours.
    - D’accord répondis-je.


  • Mécontemporain Episode 10

    Je ne bougeai d’un iota. Mon ami Ghrib m’appela, me tira des songes et de ma torpeur. Je fus envahi par le charme de Medina. Nous devînmes regagner ensemble la capitale.

    - Puis-je disposer, dis-je, avec le soupçon de tristesse dans la voix, interrompant leur discussion.

    - Sans problème Abdou. Mais avant de nous quitter, je vous demanderais de bien vouloir me laisser vos coordonnées, sachez que je voudrais sincérement vous revoir, après les consultations de madame.
    - Soit, avec grand plaisir, monsieur…
    - En voilà des façons, j’ai présenté ma femme et sa cousine, en omettant de le faire moi-même. Je m’appelle Abderrahim.
    - Enchanté Abderrahim

    Se tournant vers Medina, il lui demanda de prendre le numéro de mon GSM.

    - Je ne suis pas abonné à aucun réseau du pays, me dit-il, et Médina, sera notre parfaite coordinatrice.

    J’énonçai mon numéro et Medina le transcrivit, gênée, toute rubiconde dans son léger sourire. Belle jusqu’au trognon, un chou, un cœur.

    Nous nous échangeâmes les coordonnées respectives. Je souris poliment, mêmement je fus confus sous l’emprise de la gêne.

    - Surtout monsieur Abdou, ne nous mettez pas dans l’oubliance. Consacrez nous un moment, nous sommes honorés de votre connaissance.

    - De grâce, Abderrahim, ma disponibilité de sympathie englobera, croyez moi, la fantaisie du temps. J’attends votre signe pour vous revoir.

    Je disais cette politesse, sans hypocrisie, en regardant dans les yeux Medina. Je les saluai promptement pour rejoindre mon collègue. Une heureuse aubaine que je quittai, marchant doucement vers mon ami. Je flottais entre l’espérance et la désespérance. Le diable sait pourquoi !

    Le lendemain, après l’entrevue avec notre responsable, et la remise du rapport de mission, je me dirigeai comme de coutume, au café Pachalik. Aucune trace de la P.307. J’attendis la sortie en sirotant ma tasse de nectar du café. Je vis une silhouette, l’allure saccadée. C’est elle! Elle ne porte plus la blanche djellaba . Elle vêt un patron en velours bleu royal, qui lui va à merveille. Son coiffage et sa tournure étiquettent sa singulière élégance. Elle chausse des Balmain. Une jolie coquetterie. Elle traversa la rue, en direction de la terrasse où, je pris place. Elle arbora un sourire qui contint un léger soupçon de joie. Un sourire que je pensai pour moi. Elle vint vers un homme qui l’attendait juste devant la terrasse. Elle lui fit un bon visage. Apres une bise de salut, ils quittèrent ma vue, main dans la main. Mes yeux brillèrent comme chardons ardents. Je me meurs. Je n’eus jamais éprouvé de pire.

    Une jalousie secrète me creva. Je les regardai de loin, avec un œil d’envie. Adieu veau, vache et mouton! A chacun sa chacune, me dis – je. "Mais ses yeux restaient secs, brûlants de larmes qui ne s'épanchaient pas. Aucune jalousie du reste, ni révolte, ni mouvement de haine. Rien que le vaste sentiment de la douleur qui, envahissant tout son être, se confondait avec lui. Des flammes fulgurantes passaient devant ses yeux (MOSELLY)".

    Cependant, de derrière par la tête, la physionomie de son compagnon ne m’inspira point confiance. Il a l’air d’un zigoto. Son snobisme et afféterie lui donnent un air d’arnaqueur. Tout dernièrement l’on me conta l’histoire d’un radin qui un jour passa chez la boucherie pour se payer une livre de viande. Il entendit, un homme respectablement habillé, demander, quatre kilos de viandes, deux kilos de viande hachée, un kilo de saucissons. Dés qu’il quitta la boucherie, le ladre apostropha la bouchère.

    - Qui est ce gars ?

    - Vas… ! Vas…! Vas...!Wallah tu m’as fait rire ! Qui ne connaît pas Taibi Moullerdouze!(Bonhomme proprietaitre d'une R12) C’est un quidam qui ne travaille guère. Son violon d’Ingres c’est de guetter les veuves. Il s’active à dénigrer leurs points faibles, à les charmer et les épouser. Dés qu’il dilapide son avoir, Il délaisse la pauvre et s’en va quérir une autre victime.

    En entendant cela, ipso facto l’harpagon dit à la bouchère.

    - Donnez moi un kilo de filet de bœuf et un kilo de carré d’agneau.

    En remettant ses achats à son conjoint, hébétée elle lui demande :

    - Pourquoi as-tu acheté toute cette quantité de viande ?

    - Je préfère que ce soit moi qui les consomme et non Taibi Moullerdouze, rétorqua-t-il.

    J’espère que je n’ai pas donné libre pensée à la folle du logis, mon imagination ! Il se peut que maîtresse jalousie m’édicte ces lugubres pensées .Pourvu que je me trompasse.

    Sur ces entrefaites, une tristesse muette s’empara de moi. Moi qui rêvai, espérai son amitié et son amour. Est-ce mon absence de la scène ces derniers jours, qui causa cette perte ? Tel un soliloque, je me parlai à moi-même. Naguère il m’arriva souvent, de me fâcher pour passer le temps. Cependant, présentement, il ne fallait qu’une goutte pour que le verre déborde, et je fus ce vase plein de larmes. Un vase de tristesse. Mon optimisme me rassura, une de perdue deux de retrouvées. Je ne me découragerai point, j’éviterai la morosité. Je laisse les choses suivre leur cheminement spontané. J’irai sous d’autres cieux. J’oublierai cette mésaventure d’occasion, pour une aventure galante avec une dame fofolle. "Chez elle la passion est un feu follet qui s'éteint subitement après avoir allumé un incendie. MERIMEE"

    A suivre......
    Salé, le 19.02.09

  • Mécontemporain Episode 9

    J’entamai l’explication, et les deux s’attentionnèrent tout ouïe. Ils me regardèrent, tendus, assoiffés d’un intérêt qui l’étonnaient. Je leur expliquai l’utilité du Kombucha. Cette boisson exotique et ancienne provenant de Chine et deux fois millénaire. On l’appelle aussi en Russie, l’extraordinaire boisson de santé. Comme beaucoup d’aliments fermentés et certainement plus que tout autres, le Kombucha rend des services énormes aux malades et à l’humanité toute entière. Pour la préparer la première fois, cette boisson pétillante et fermentée, il faut se procurer un champignon. Il se présente comme un disque de couleur crème, un peu épais, souple, sa texture ressemble à quelque chose de gélifié.
    - Waili (parbleu), rien qu’avec le thé vert ! C’est extraordinaire.
    Mon voisin tira un stylo et sur un vade-mecum, il nota des bribes de mes indications. De temps à autres, je jetai un coup d’œil à mon ami Ghrib, pour le rassurer d’un clin d’œil.
    - On ne peut acheter le champignon kombucha, continuai-je, mais on peut le trouver chez un bénévole qui vous en offrira le champignon. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’à chaque préparation d’une nouvelle boisson, il se forme un nouveau champignon. Au début, le champignon est fin puis au fur et à mesure des utilisations, il grossit, il s’épaissit.
    - C’est très intéressant, s’exclama-t-il. Je remercie le ciel qui me permit de vous rencontrer Monsieur. J’ignorais ce remède magistral. Quelles sont les spécificités de cette acescence, si vous le permettez ?
    Je continuai mon cours magistral, sans discourir.
    - Il a été utilisé à des fins thérapeutiques sous forme de boisson et de gouttes par le Docteur Rudolf Sklenar pendant plus de trente ans. Ce procédé est actif pour diverses maladies du métabolisme, également pour les maladies chroniques. Des résultats positifs ont été obtenus en particulier dans le traitement des cancers à divers stades. Il n'a pas été possible de déterminer des effets secondaires ou ultérieurs indésirables. En consommant la boisson, on remarque une amélioration du métabolisme, la surproduction de graisse et de cholestérol est freinée ou supprimée. Dans les années 60 en Allemagne, cette boisson était très consommée et vivement recommandée comme boisson quotidienne dans les cas de goutte, rhumatisme, troubles hémorroïdaux.
    Et tout le long de cette discussion, sa femme écoutait. Elle s’accotait sur l’épaule de son époux. Elle soufflait à son mari les mots non- retenus. Elle se disait, aux grands maux de grands remèdes.
    - Mais comment pourrons-nous en avoir Monsieur ? dit-elle, roulant les R d’une voix guturale. Avez-vous les cordonnées du bienfaiteur?
    - Oui madame, je vais vous soufflez son email et son site sur internet. Mais avant cela, je vous conseille de faire une recherche sur le net pour lire les utilités de cette boisson, ignorée par le public. C’est facile et c’est gratuit.
    - Merci monsieur pour ces initiations, reprit mon voisin. Le hasard fait bien les choses. Mes concitoyens marocains sont toujours aimables et serviables. Grâce à Dieu il existe toujours cette entraide entre nous. Une petite question si vous permettez !
    - Oui, dis-je, sans m’empêcher d’acquiescer.
    - Vous êtes de quelle ville ?
    - De Rabat, pourquoi ?
    - Ce n’est loin. Si vous permettez, accepterez vous mon amitié. Durant mon séjour, je voudrai vous revoir. Prendre un dîner ensemble, pourquoi pas.
    - Avec grand plaisir. Et je le priai de noter mes repères.
    Le haut-parleur annonça l’amorçage de la descente vers l’aéroport de Casablanca. Chacun des passagers, reprit sa place. Et l’atterrissage fut dix minutes après, dans de bonnes conditions. Nous descendîmes et regagnâmes le tapis roulant pour récupérer nos bagages. Mes deux voisins, mon ami Ghrib et moi passâmes les formalités des douanes et sortîmes.
    A la sortie, j’aperçus une foule gens dans la salle d’attente. Je savais qu’aucun ne m’attendait. Subito presto, je remarquai une jeune et belle fille élancée, le teint ambré mouvant en notre direction. L’ambre qui marche, pensai-je. Elle tenait un bouquet de fleurs à la main. Une mignonnette portant des oeillets mignardises. Par son teint, elle était à l’accueil de mes voisins. De la famille sans doute. Un bonheur de retrouvaille se dégagea des bises et embrassades avec effusion. Je restai quoi, je ne dis mot.
    - Je vous présente, Médina, une cousine de ma femme Agathe. Lauréate de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie, elle poursuit un stage de formation, de longue durée au Maroc.
    - Honoré, dis-je avec non sans-gêne. Abdou, agencier, je balbutiai.
    Je réparai ainsi, l’oubli que j’eusse omis, de me présenter durant le voyage.
    - Charmée, Le voyage s’est bien passé, nous apostropha-t-elle avec une gentillesse mignonne.
    Elle était vivante, très sympathique. L’éclat étrange et vif de ses yeux me fascina. Des accroches cœurs effilés sur le visage. Des zestes d’espoir pensais-je. Ils caractérisaient la cramoisissure de ses joues teintées de rouge, signe de bonne santé. Elle avait une cocarde autour du cou. Mon satané esprit, me souffla, que le fait d’enrouler le foulard sur le cou, cache les longs baisers coriaces, causant des ecchymoses. Elle portait un parfum envoûtant, possiblement Hypnotic poison. Subitement, pendant qu’ils devisaient, une rêverie me prit. Je songeai baguenauder Médina, dans des allées et venues dans des charmilles, comme une cadine de mon sérail. Je fus toujours attiré par le teint basané d’une femme. Le genre qu’on appelle chez nous « Louiza maqliya » (Amande grillée). Je grillai de curiosité, d’impatience pour la connaître. Accointe-toi avec Médina, abjure tout autre, me disais-je.

    Elle mest promise,
    Fort heureusement!
    Mais quelle entreprise
    Que d'être amant
    Près d'une promise! P.Verlaine.
    Le 03 Janvier 2009
    A suivre…/….

  • Mécontemporain épisode 8

    Quelques passagers embarquèrent. Parmi eux, un couple qui, après le salut, prit place des burkinabaises à mes cotés. L’homme le teint marocain, par contre son conjoint est une Africaine. Puis l’hôtesse vint constater si les passagers fixèrent leurs ceintures de sécurité. Je fus content qu’elle nous délivre de la parodie d’explication sur l’utilité des commandes de réglage des sièges, de la fermeture et l’ouverture de la ceinture, le système d’aération, les issues de secours et la cachette des gilets de sauvetage. Elle répand la claustrophobie sur les passagers dans le vase clos et exigu de l’avion.
    Elle me rappelle, à chaque voyage, la mésaventure d’un marocain. Durant un vol, l’avion fut sujet à des soubresauts en traversant des trous d’air. L’hôtesse passa le sourire aux lèvres, pour superviser les soubresauts émotionnels des passagers, repérer les incommodés et les sécuriser mentalement disant :
    - Chkoune dakh (qui est déréglé)
    Un homme leva le doigt et elle lui donna un cachet . Elle passa trois fois de suite après les saccadés, s’époumonant, « chkoun dakh » et le même gars levait la main. Au quatrième comprimé, il s’évanouit. En cherchant dans ses documents, elle sut qu’il s’appela « Dakh ».
    Quinze minutes de relevées, et l’avion décolla. De mon porte document, je tirai un ancien livre « Contes du Zougoulougoubamba » de Giselle De Goustine, récemment acquis chez un bouquiniste à Niamey. Je souriais en lisant la première page : « Ouendé avait dit aux oiseaux : Vous vivrez en liberté et vous trouverez toujours des graines et des insectes à manger. Vous emporterez seulement vos chants avec vous, et vous serez plus souvent dans l’air que sur le sol ». J’imaginai que tous les passagers sont des oiseaux enfermés dans une cage. A l’arrivée, en descendant sur la passerelle, Il se peut qu’un petit oiseau chantant un coucou, sorte de l’appareil d’un photographe ou paparazzi. Mais je pense qu’il n’y ait une star ou VIP sur ce vol. « Avez-vous déjà été obsédé par un dialogue intérieur que vous ne réussissiez pas à interrompre, comme si votre cerveau refusait de se taire ? Si cela vous arrive encore, essayez simplement de baisser le volume – A.Robbins » Je délaissai mon imagination débordante, quittant ma fantaisie puérile et mis pied à terre, pour reprendre ma lecture.
    En entamant ma relecture, mon voisin me lança :
    - Comment allez-vous Monsieur ?
    - Bien merci, répondis-je par civilité et politesse. Et vous ca va ? De retour au bercail ?
    - Oui, j’y vais pour quelques jours. Je réside à Ouagadougou où je tiens un commerce d’artisanat. Mon épouse est souffrante et je dois voire un spécialiste à Casablanca.
    - Je lui souhaite un prompt rétablissement. Si ce n’est une indiscrétion, de quoi souffre-t-elle ?
    - Elle souffre du syndrome métabolique. Une maladie bizarre. Les spécialistes à Ouagadou ne purent le prescrire, ni le traiter.
    - Ah ! Ce n’est grave, si on surveille l’hypertension et le cholestérol.
    - Oui, mais il y a le risque cardiovasculaire, tel un infarctus de myocarde.
    - Cela tombe bien. Je vais vous conseillez un remède miracle, pour ce syndrome et pour diverses maladies. Au Maroc, à ma connaissance, il y a un seul marocain qui s’adonne à la culture de cette extraordinaire boisson de santé. Elle n’est pas commercialisée et c’est gratuit. Sans tarabiscoter, c'est une réalité.
    Encouragé par son petit hochement de tête poli, j’expliquai mes propos. Il m’écouta, l’air ragaillardi. Sa femme revigorée, par cette nouvelle. Sincèrement, je veux par cette boisson fermentée la sustenter, afin qu’elle recouvre la santé et le sourire.
    - Je vous saurai reconnaissant de me le dire. J’irai par monts et par vaux le retrouver.
    A suivre ...
    Salé,le 20 Décembre 2008






    .

  • Mécontemporain épisode 7

    Salé, le 05 Octobre 2008

    Après une vingtaine de minutes, nous arrivâmes à Diori Hamani International Airport. Le départ était prévu à 2 h 30. Après l’enregistrement des bagages et l’acquisition de nos billets d’accès, Ghrib et moi prîmes congés de nos amis Nigériens. Nous les remerciâmes pour l’accueil chaleureux et le séjour. Ils nous étaient difficiles de leur dire le triste Adieu. Ma pomme d’Adam fut saillante, une mélancolie poignante me serra la gorge.
    Nous montâmes sur la passerelle de l’avion. Cherchant ma place numérotée, j’eus du bol d’avoir à mes cotés deux jeunes dames. Deux charmantes noires comme de l’ébène. Une habillée en jean velours teint tilleul, une surchemise aux finitions soignées. Une chemise taillissime pourprée. Le décolletage carré découvre des seins en poires. Le cou orné par une chainette en or et un rasoir en argent comme fanfreluche. L’effluve de leur parfum caresse l’odorat. Je préfère la femme parfumée, qu’une odeur de sainteté. L'autre dame portait une robe au couleur africaine. Elle n'a aucune caractéristique mouvante, comme la cousine Bette. Mon ami Ghrib prit place à coté, dans l’autre rangée. Je saluai mes voisines avec le sourire. A Ghrib je fis un clin d’œil à la dérobée. Il me sourit l’air complice. Il lut la joie dans mes yeux. Il sut que je ne m’ennuierai guère durant ce vol. A l’heure arrêtée, l’avion décolla et prit son vol. Les passagers virent les hôtesses expliquer les consignes de secours en cas de détresse. Puis ce fut un silence. Je préférai la conspiration du bruit. Dix minutes passèrent et j’eus des démangeaisons pour ne pas encore entamer une discussion avec mes voisines. Je m’y attardai involontairement. Il n’y a pas le feu au lac, patience Abdou me dis-je. J’évitai d’inventer l’eau tiède et toute espièglerie.
    J’ouvris mon porte document. Je tirai une revue littéraire. Ce numéro spécial traite de « La farce de Maître Pathelin » Cet avocat véreux, malhonnête et sans cause à défendre, promet à sa femme, dame Guillemette, de renouveler leur garde-robe en lui rapportant du drap sans rien débourser. Il se rend à la foire où il réussit à obtenir, non sans mal, une pièce de drap, en se promettant bien de ne pas la payer, en flattant le drapier Guillaume et en l’invitant à boire. Il eut avec de belles paroles son voisin le drapier qui, de son côté, s'applaudissait de la lui vendre plus qu'elle ne vaut ,découvre, au moment de récolter son dû; l’arnaque. Ce même drapier a un berger, Thibaut, qui le vole et qui a recours à l'avocat pour se défendre en justice contre son maître dans une affaire où il est coupable. L’avocat lui conseille de bêler devant le juge pour qu’il paraisse simple d’esprit. Sur les conseils de Pathelin, le berger gagne son procès en faisant l'imbécile devant ses juges et en répondant à toutes les questions par le bêlement. Mais lorsque Pathelin lui réclame ses honoraires, il n’obtient, à son tour, qu’un « bée ».
    Je retins de ma lecture « Il eut avec de belles paroles son voisin ». Je savais que la parole est un acte individuel de volonté et d’intelligence. Le mot chien n’a jamais mordu personne. Je m’adressai à ma proche voisine interrompant leur discussion :
    - Sans indiscrétion, vous êtes des Niameyennes ?
    - Non d’Ouagadou, des Burkinaises, me répondit-elle, avec un blanc et large sourire. Et vous sans doute Marocain ?
    - Enchanté. Oui je le suis, disais-je, le ton facétieux.
    Je feintai de rire, en pensant à Burkinabais et « burkinabaise ». Je savais que nous devions faire escale à Ouagadougou.
    - Charmée, dit –elle. Nous estimons beaucoup le Maroc !
    - Nous aussi madame, nous apprécions votre pays. Nos relations sont excellentes. Personnellement je lis sur le net, les journaux burkinabais et je rends visite, de temps à autre, au portail du Faso-net. J’aime l’humour de Ba Bouanga
    - Ah c’est notre Gad Elmaleh ! dit-elle souriante. Mon amie et moi eûmes l’occasion de voir un de ses spectacles « Papa est en haut » au Palais des sports à Paris. Ce qui est marrant chez lui, Gad signifie joie en hébreux. Il répand l’allégresse. Force est de constater cette tolérance notoire au Maroc. Cet esprit de convivialité des religions, des races, des ethnies. Un fait à prendre en considération.
    - Compliments très touchant m’allant droit au cœur mademoiselle, répliquais-je fièrement.
    A ces propos, je bus du petit lait, satisfait et honoré. Je toisai incontinent sa façon de s’exprimer, dont je n’aie ouï, ces derniers temps. J’admirai son langage, en langue et parole. Honni qui manigance, songeai-je . Je me devais être poli et courtois durant ce court vol. Il fallait éviter d’être persiffleur ou luciférien. La seconde dame entendait, ne parler point. Elle manque d’hardiesse ou elle est d'une timidité intellectuelle, pensai-je.
    - Que font mesdames dans ce bas monde, si ce n’est une indiscrétion ?
    - Moi, maitresse d’école, dit la proche voisine.
    - Ravi que la maitresse décolle en avion, dis-je plaisantant. Elle apprécia le jeu de mot en affichant un sourire avec douceur.
    - Je vois que monsieur excelle dans les jeux de mots, me lança-t-elle. Moi aussi j’adore ce jeu temporel et les bobards. Les blagues dans ma mémoire sont alignées les unes après les autres comme des perles d’un chapelet.
    - Ah bon ! Contes-y une veux-tu, dis-je. En mon for intérieur je décrochai la timbale en gagnant leur sympathie.
    - Soit ! Deux couples se rencontrent chaque samedi soir pour jouer aux dames, aux échecs, aux cartes ou parfois, au scrabble. Un soir éprouvant l’ennui de jouer le même jeu, l’un proposa de changer de divertissement. Tous se mirent d’accord et optèrent pour le jeu du mime. Chacun fera un mimique, et, aux autres de deviner le métier. La première femme se leva. Enleva son chemisier, puis son corset. Prit ses seins des deux mains et dit :
    - C’est quoi ce métier ?
    Les gars sont restés bouche bée et donnèrent leurs langues au chat.
    - Mais ce sont mes deux seins, donc médecin.
    A son tour la seconde femme, fit de même. Elle enleva son chemisier et son corset. Elle prit les deux bouts de ses mamelons qu’elle joignit et leur demanda le métier. Aucune réponse.
    - Mais c’est les bouts reliés, donc le bourrelier.
    Le mari de la première femme prit un lange, entoura le bout de son phallus et demanda à son tour le métier. Pas de réponse.
    - Voyons, c’est le bout langer, donc le boulanger.
    Ensemble nous rîmes à nous fendre la mâchoire. Les passagers nous scrutèrent cherchant à déceler l’air de cette gaieté.
    Au moment où elle termina sa blague, les hauts parleurs annonçaient aux passagers de regagner leur place et de fermer leurs ceintures de sécurité. L’avion devait entamer la descente vers l’aéroport d’Ouagadougou.
    - C’est ingénieux dis-je. Belle farce mademoiselle !
    - Mon amie s'appelle Gertrude et moi c'est Désirée. As-tu une blague à nous narrer toi aussi, bientôt l’avion va atterrir ?
    - Honoré, moi c'est Abdou. Oui, j’ai une en mémoire.
    - Charmées. Racontes-y donc !
    - Avec grand plaisir ! D’emblée, une jeune fille avertit le garçon avec lequel elle sort pour la première fois :
    - Ma mère m’a fait jurer de répondre énergiquement « non » à tout ce que vous me proposeriez.
    - Très bien. Verriez-vous une objection à ce que je vous embrasse ?
    - Non.
    Et de rire ! Nous nous tînmes les côtes de rire. Le bruit du train d’atterrissage ébranla notre bonne humeur. Nos paroles et notre gaieté s’amenuisèrent comme tombent les pétales d’une fleur fatiguée. L’atterrissage ne fut pas trop dur, probablement la séparation le sera aussi. L’avion s’arrêta sur la piste. Je me levais pour laisser le passage à mes voisines.
    - Mon dernier mot avant de vous souhaiter bonne continuation, me dit l’éloquente Désirée, vous exercez quoi dans la vie Abdou?
    - Journaleux, dis-je avec le sourire. Je dis parfois ce que je pense, mais je ne pense rarement à ce que je dis.
    - En voilà la modestie, l’humilité et l’effacement. Ravie de faire votre connaissance journaliste chevronné. On sent chez vous l’odeur des salles de rédaction, termina-t-elle avec un serein sourire.
    Avant de leur serrer la main dans la stricte politesse d’Adieu, je lui remis ma carte de visite, qu’elle mit dans son sac. Elles me quittèrent heureuses et contentes. Avant qu’elles ne descendent, elles firent de la main un salut, par civilité je répondis aux salueuses.


    A suivre.../...







  • Alphabète (Suite et fin)

    - Ton absence, laisse au cœur, une plaie vilaine.

    -  Vil N !

    -  Je pars ô bien aimée, pressante l’orange.

    -  L’O range !

    -  Ce soir, je rime enfourchant mon pégase.

    -  Le P gaze !

    -  Je t’oublierais, au cœur un soigné curage.

    -  Le Q rage !

    -  Je couperais le cordon ombilical et hernie.

    -  L’R nie !

    -  J’errerais loin, dans le fluide de l’espace.

    -  L’S passe !

    -  Je ne prononcerais jusqu’à ton nom, têtue.

    -  Le T tue !

    -  Tu regretteras, la fugue de l’esprit vif et lutin.

    -  L’U tint !

    -  Aimes donc, ce petit monde et ses verrues.

    -  Le V rue !

    -  Ceux aux cœurs en stuc, double vêtement.

    -  Le W te ment !

    -  T’offriront-ils, bouquet magnolia ou d’ixia ?

    -  L’X scia !  

    -  Regardez ! Je me refuge au sein d’une hie grecque.

    -  A hie ? L’I grec du mystère !

    -  Je lui rimerais en français, des vers en grec et latin.

    -  Je plaisantais, reste auprès de moi, ô mon badin !

                                                                      Salé, le 08.09.08

  • Alphabete

    -   Abdou : Mignonnette, embaumée à la lavande aspic.

    -   Elle : L’As pique !

    -   Timide et coquette, évites dame, cette  bégueule.

    -   Le B gueule !

    -   Je rêve de toi pour nourrir mon gracieux sérail.

    -   Le C  raille !

    -   Mon désir n’est péché, ton charme le dégèle.

    -   Le D gèle !

    -   Ta splendeur, ton caractère m’est une école.

    -   L’Eh colle !

    -   Mon amitié, ma fidélité ne te sont éphémères.

    -   L’F est mère !

    -   Tout bonnement, tu es une fée, une génie.

    -   Le G nie !

    -   Tu me fascines sphinx à buste femme tel hacheron.

    -   L’H rond !

    -  Ton attirance, un aimant, m’est une heureuse issue.

    -   L’I sue ! 

    -   Tes contes et récits nullement de la giberne.

    -   Le J berne ! 

    -   Tu plonges, tu esquives, habile tel un canard.

    -   Le K narre !

    -   De soupir en délire,m’ affection et élan  illimité.

    -   L’I limité !

    -   Je suis tenace, têtu et bouché à l’émeri. 

    -   L’M rit !

     

                                                                                      A suivre

     

  • Mécontemporain épisode 6

             

                                                                       

           Le jour suivant, je pris mon petit – déjeuner, fis le change et pris la direction de la sortie. Le bon petit hasard fit que Corrine sortît au même moment. Après un salut amical, elle me lança : 

          -    Bonjour Abdou. Vous allez où à cette heure- ci ?

          -   Je vais au marché Antala,dis-je lui adressant un sourire. Je sais qu’hier vous me conseillassiez d’y aller pour la croix d’Agadez.

          -    En effet, je vais dans cette direction. Peux-je vous y amener ?

          -   Très volontiers, si cela ne vous dérange point Madame, dis-je. Je vous saurai reconnaissant. 

               Nous nous dirigeâmes au parking. Elle ouvrit la porte de sa Picanto couleur vert esthétique. Je pris place à ses cotés. Elle portait un tailleur vert pâle. Je regardai discrètement  sa poitrine moulée dans un bustier. Son parfum m’embauma de nouveau. Elle alluma son Pionner. La douce musique latino-américaine,  sans doute « Blessed » chanté par Christina Aguilera, déchira le silence.  Elle conduisait lentement et sûrement. De jolis bras tenaient ferme, le volant. Un beau bracelet esclave en argent ornait son bras gauche. Moi, je restais les bras ballants devant sa gentillesse, sa beauté et son charme. Je savais qu'en ce moment,  mon cœur comme d’habitude, va aux femmes charmantes. Corinne l’est. (Madame et souveraine,que mon coeur a de la peine. Le génie à son tour embrase toute chose; il vous rend sa lumière, et vous êtes la rose.G.Nerval) Mais je me tus, cherchant mes mots. Je devais parler pour voiler mon agitation intérieure, bien que je m’abandonnasse  à des rêveries. Un long silence, mais je devais être poli et courtois pour ne point abuser de sa gentillesse. Corinne, elle, pratiqua un silence prudent.(Nous nous perdions exprès,et,pour nous retrouver...Nous restions des moments,sans paroles, à rêver.Lamartine

    -         Corinne, tu sais que je pars ce soir, via Ouagadougou ? Dis-je pour relancer une discussion.

    -          Oui, je le sais. J’espère que le séjour fut agréable.

    -         Oui, madame, un séjour bienheureux. Nous ne nous plaignîmes guère, Les autochtones furent aimables et gentils. Notre femme- hôtesse fut aussi à la hauteur de son hospitalité et renom. Il fait beau y vivre dans ce pays.

    -          Un devoir monsieur, répondit-elle, avec un large sourire.

    -          Il me semble que vous êtes heureuse, Corinne, dans ce pays !

    -          Ma passion réside dans tous ce qui m’intéresse. Seule ma fille compte pour moi. Son avenir et son devenir m’incombent. C’est dur d’être femme dans ce bled. J’évite de me remarier. Les hommes m’ont fait souffrir et c’est certainement pour cela que je me suis endurcie et que je ne m'ouvre pas facilement. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ma vie. Mais sachez que je suis une  femme sensible qui a beaucoup pleuré et qui laisse encore couler des larmes.

    -     Je vous comprends madame. C’est sage comme décision, notamment pour l’éducation de votre fille. Vous êtes ce qu’on appelle madame couveuse. Balzac a dit « Vos femmes les plus nobles sont ainsi devenues d'estimables couveuses ». Bonne chance mère courage. 

         Après dix minutes, nous voilà arrivés au marché. Je descendis de la voiture et  prit congé d’elle. En démarrant elle m’adressa :

    -          C’est là ! Entrez à gauche vous trouverez les bijoutiers et bonne chance. Au juste ; vous n’allez pas trop tarder là. J’en ai pour 1 heure et demie pour retourner. Si vous êtes là, je vous ramène à la cité. 

    -          Bien merci, sans aucun doute. J’y serais là pour vous attendre, dis-je.

     Nous nous quittâmes ravis l’un et l’autre. A l’entrée, je fus abordé par un homme de couleur, tenant un sac en plastique sombre.

    -    Papa achètes çà s’il vous plait!

    Il ouvrit le sac, le scrutant, ce sont des pommes de terre.

    -          Oui, mais monsieur, ma famille est au Maroc, dis-je abalobé.

    -          Oui, emmenez donc cela pour la famille.

         J’évitai de sourire, pour ne point blesser ses sentiments. Il fut dans les patates.Le Maroc ne manque pas de tubercules. Je tirai de ma poche un billet de 1.000 CFA, que je lui remettais.

    -          Merci patron, me dit-il, me délaissant, l’air content.

            J’entrai dans ce grand marché, l’un des plus intéressant de l’Afrique de l’ouest.  Des étalages des tissus magnifiques ,  des objets en cuir, des bijoux, des couvertures djermas, et bien des choses impossibles. Je cherchais une boutique de bijoux. Les marchands m’invitèrent à visiter leur étalage. Je feignis ne pas entendre. Je pus trouver une boutique et ma croix d’Agadez que j’achetasse après un petit marchandage sur le prix. Pour ma sœur, résidante en Belgique, j’achetai un Iferouane, un penditif semblable à la croix d’Agadez. Par une hospitalité  légendaire, le marchand, me proposa un verre de thé. Il me restait un peu de temps encore et j’acceptai l’offre modestement. Car depuis mon arrivée, je n’ai bu ce breuvage national. Il sut que je suis marocain. Il me relata le beau geste de notre Roi à Maradi.

    -          SM le Roi Mohamed VI s’est rendu, le 18 juillet 2005, au Niger dans le cadre d’une isite humanitaire dit-il fièrement. Lors de ce voyage Royal, le Souverain, ajouta-t-il, a visité l’hôpital installé le 9 juillet 2005 par l’armée marocaine à Maradi, à 550 Km au sud-est de Niamey.

    -          Un exemple de solidarité sud-sud, répondis-je. J’ai remarqué, que le Niger est en progrès constant. Le Nigérien  est homme travailleur.

    -          Oui, n’y gère rien ! répondit-il, l’air sournois.

    -          C’est vous qui le dites. Vous excellez dans les jeux de mots monsieur. Moi je dirai, le bijoutier pare les cous, le maître d’armes pare les coups et la couturière parle et coud.

    -          Génial ! Vous m’étonnez monsieur. Merci pour Niamey et son bijoutier.

    -           Mais sincèrement, j’ai constaté la ville propre, la verdure est présente dans tous les recoins de Niamey.

    -          En effet, mais il y a des secteurs négligés. J’ai eu l’occasion de visiter votre beau pays. Je suis un des tijanes. J’ai vu Casa, Rabat et Fès bien sur. Des villes propres et sécurisées. Je notais l’absence du racisme. Les africains sont les leurs. Mais  sans tarabiscoter, vous avez aussi un jeune et grand Roi qui veille à la prospérité et la pérennité du Maroc. Je lis les reportages des journalistes sur Laayoune et le Sahara. Sans vous lancer de lauriers, c’est grandiose et phénoménal ce que le Maroc érige dans sa région. Que Le Très Haut  protège votre Souverain, Amen.

    -          Amen ! Dis-je. Un collègue journaliste africain, m’a dit récemment : Ah si vous pouviez nous prêtez votre Roi, seulement une année !

    -          Il n’a pas tord de le demander ! Votre pays s’investi en Afrique, c’est de bon augure. Plusieurs pays de la région s’imprègnent sur le modèle marocain. Vous avez beaucoup d'envieux et jaloux, mais qu'importe, les chiens aboient et la caravane passe. 

    -          Dites moi, les journaux sont-ils quotidiens à Niamey ?

    -          Oui, ils paraissent chaque jour, sauf le dimanche.

    -          Ah, ce jour ils paressent !

    -       Vous m’avez eu là, monsieur est toujours plaisant.

          Je consultai discrètement ma montre, c’était l’heure. Je demandai la permission de partir. Je remerciai mon hôte, pour le verre de thé et le débat. Je lui serrai la main. Elle fut molle et moite. La discussion l’aurait agité d’un vif sentiment. Je regagnai la sortie, en passant prés des étalages où tous les objets inimaginables sont exposés. Des postes radio, des appareils photos, des cassettes, des clefs, outils et ustensiles jonchaient sur les devantures des boutiques.

          Une fois dehors, j’attendis cinq minutes et je vis la Picanto. Corinne s’arrêta juste devant, pour m’ouvrir la porte droite.

    -          Woo (Bonjour) dis-je plaisantant.

    -          Poo ! U sewo. (bonjour, ça va)

    -          Sewo! Corinne.

    -          Compliment Monsieur, Je vois que vous apprissiez, vite les convenances du salut. Avez-vous trouvé ce que vous cherchassiez ?

    -          Oui, je suis subjugué et charmé par ce marché. J’ai pu acquérir deux colliers. Merci pour votre aide variée. 

          Lors du retour un courant aimable siégea. Telle l’onde entre les dauphins. J’évitais toujours, de profiter de sa complaisance et indulgence. Par contre nous nous promîmes de rester en contact en échangeant nos coordonnées respectives. Elle m’informa que dans deux mois,qu’elle visitera le Maroc. Par nostalgie, sa fille doit revoir son père à Casablanca. Je la priai de m’informer du jour de leur arrivée par courriel.

          Nous arrivâmes à la cité, peu après. En descendant, Corinne me dit, d’une voix douce et onctueuse :

    -          Cher monsieur, c’est le moment de vous dire mon au revoir. Je vous souhaite tous les deux un bon retour. Transmettez mes amitiés à votre ami.

    -         Merci, Corinne de cette affectueuse amitié, marmonnai-je avec enthousiasme. J’attends de vos nouvelles une fois au pays.

    -     Inchallah, dit-elle, la voix sucrée. Soyez prêts à l'heure pour ne point rater l'avion.

    -    Qui trop embrasse manque le train, dis-je avec un leger sourire. Je n'oppresserai aucune!

    Nous nous saluâmes par bise sur les joues. Je restai calme et serein. Le soir, je rangeai ma valise. Gharib et moi partîmes à l’aéroport tard dans la nuit.     

     

                                                                                                                       Salé, le 20 Août 2008

  • Méconremporain suite 5

         Salé, le 23 Juillet 2008

     

     

               Le lendemain aussitôt, le petit-déjeuner continental consommé (sans de journal), Gharib et moi primes le minibus affecté au déplacement des conférenciers, intervenants et journalistes. Le  11ème forum  s’est ouvert au palais des congrès, en présence de plusieurs experts africains et internationaux. La rencontre porta sur la gestion des ressources en eau, la sécurité alimentaire en Afrique de l'ouest, au Tchad et au Cameroun. Par ailleurs la sécheresse et la pluviométrie furent à l’ordre du jour.

            Dans ce contexte et dans le cadre de la coopération sud - sud, le Maroc a acquis des méthodes de déclenchement de pluies artificielles.  « En effet, la vision de Feu Sa Majesté Hassan II a fait de la météorologie marocaine un fleuron de technologie au service du développement des différents secteurs socio-économiques du pays. Ainsi, le développement de notre météorologie a été mis au service de la coopération avec le continent africain, notamment dans le domaine de la pluie artificielle, la prévision numérique, l'assistance aéronautique, l'agro- météorologie, et l'hydrométéorologie. Le renforcement de cette stratégie par Sa Majesté Mohammed VI repositionne la météorologie marocaine face à de nouvelles orientations, et a permis à la Direction de la météorologie nationale, d'intégrer le Comité européen en tant que membre à part entière dans le Centre européen de la météorologie et a favorisé la désignation du Maroc au sein de l'OMM, en tant que Centre régional des instruments pour l'ensemble de l'Afrique.

            Le forum dura deux jours. L’ensemble des acteurs devraient redoubler de vigilance et d’opter pour des actions combinées.

             Le forum terminé, le soir je rejoignis la résidence. Je pris  place dans le hall pour demander une tasse de café. Je fus servi. Que voici la gérante qui me salua avec un sourire éternel.

    -          Labass, kif dayer enta ? me demanda-t-elle, avec un accent marocain européanisé. (Bonjour, comment vas-tu ?)

    -          Bien merci, répondis-je pris au dépourvu. Française, j’ignorais qu’elle parle le dialecte marocain avec un léger accent.

          Je me levai pour la saluer, mais l’esprit rêver autrement qu’il ne pensai. Je laissai à la dame la politesse de s’asseoir. Je ne voulu l’inviter par respect, mais je lui laissai toute la latitude pour me rejoindre à ma table. Je fus son invité. Elle prit place, je fis de même. Elle portait un si beau parfum, que mon sens olfactif connut pour un Chanel 5. Je la trouvai  mignonnette, coquette, charmante, un sourire léger et délicieux, un long cou mince avec un petit nez adorable. Des doigts minces sans alliance (Je te donnerai une robe d'épouse, je passerai mon anneau à ton doigt Claudel). Une chevelure drue avec des zestes d’espoir. Le reflet du chemisier rouge bonbon, reflétait  sur ses joues devenues roses.

    -      Je me présente, Corinne  en grec Kora, cœur de jeune fille. J’ai vécu à Rabat avec mon ex mari  marocain. J’ai de beaux et bons souvenirs de cette charmante ville. J’y trouvai la quiétude, la sécurité et le civisme. Je résidais au quartier Hassan.

    -          Honoré dis-je, pour taire mon silence.

    -          J’ai des amis à Rabat, reprit-elle le sourire omniprésent. Mon séjour était entouré d’amis éprouvés, humbles,  modestes au cœur ouvert aux discussions sereines.

    -          Vous vivez seule içi dans cette ville ? demandai-je.

    -          Non ! répondit-elle avec une timidité charmante, les joues rubicondes, le regard intense, profond et tourment. Je vis avec ma fille. C’est mon rayon de soleil.

    -          Que le Très haut vous préserve Corinne. Puis-je vous demander un avis Madame ?

    -          Avec plaisir Monsieur, reprenant son sourire stabilisateur.

    -          Vous qui ait connu le Maroc. Quel présent vous me conseillassiez pour une favorite.

    -          Un bijou qui porte le message d'amour, répondit-elle. C’est la croix d'Agadez. L'origine de la croix d'Agadez c’est qu’un jeune homme voulait déclarer sa flamme à la jeune fille de son cœur mais il ne savait comment faire car celle-ci était enfermée chez elle. Il eut l'idée de faire appel au forgeron du village. Il faut savoir que le forgeron a une place très importante dans la société touarègue car c'est lui qui fabrique les instruments de cuisine, qui usine toutes les pièces métalliques dont on peut avoir besoin et qui fabrique aussi les bijoux pour les femmes. A ce titre, il a le droit d'entrée dans toutes les familles avec qui il commerce, et même en cas de guerre, il est de ceux dont la vie est préservée. C'est dire son importance. Ainsi donc notre forgeron se voit confier la mission de transmettre un message d'amour. Comment faire ? Comment dire son amour en toute discrétion ? Ce sera un bijou qui portera le message amour. AMOUR se dit T (o) R (a) en tamachek, qui se représente par les signes + et O.   L'agencement des lettres + et O se combinent pour donner l'ébauche de la croix d'Agadez, les fioritures autour étant là pour maquiller un message trop explicite, et peut-être aussi pour faire plus joli. Voilà, il ne restait plus au forgeron qu’à trouver un prétexte pour aller dans la demeure de la belle, lui glisser discrètement le bijou dans la main et la mission était accomplie.

    -          C’est étonnant ! dis-je l’air baba. Donc ce sont des pendentifs en argent et non aurifère.

    -           Vous me forcez le sourire. Ce n’est pas le cas comme au Maroc. Les femmes touarègues ont une peur superstitieuse de l’or, elles n'en portent jamais. L'argent a donc supplanté l'or dans les traditions touaregs. Les bijoux en argent font partie du patrimoine de chaque famille touareg. Ils ont une valeur symbolique, mais aussi bien réelle, car ils servent aussi d'économies et de monnaie d'échange. Chaque bijou est un message qui porte un symbole parfois oublié. Chaque collier porté par une femme touarègue évoque diverses anecdotes et toute l'histoire d'un peuple, d'une ville.

    -          Merci pour l’initiation. J’irais demain acheter ce bijou porté en sautoir.

    -          Je vous conseille de voir au grand marché du quartier Yantala. Là je vous laisse pour ne point vous déranger,dit elle en se levant. Je vous remercie pour ce gai entretien.

    -          Madame, dis-je me levant. Elle leva le regard plaisant sur moi. Vous ne m’avez point dérangé, au contraire, votre franc parler et votre belle allure m’inondèrent de plaisir. Ma verve cherche toujours une bonne et enthousiaste  compagnie. Vous le fûtes. Au plaisir de vous revoir  Corinne.

    -          Inchallah, dit-elle le regard satisfait.

          Nous échangeâmes un gracieux salut. Comblé, je montai dans ma chambre.  

                                                                                            A suivre
  • Mécontemporain! (suite 4)

     Salé, le 16 Juillet 200 à 23h30 de relevée

     

                Le lendemain nous partîmes à l’aéroport Rabat - Salé. Nous dûmes Gharib et moi passer en transit par Paris, la ville lumière. Nous descendîmes à l’hôtel Ibis. Un splendide établissement dans l’enceinte de l’Aéroport Roissy Charles De gaule. Nous fîmes un court shoping  dans les magasins. Au duty free, ce sont des achats à la sauvette, pour rejoindre les chambres, car nous devions coucher tôt pour le long trajet du jour suivant. Je  passai  une bonne nuit, découchage oblige.

               Dès potron-minet nous quittâmes l’hôtel, et c’est sur un Air- bus, que nous fîmes le voyage à Niamey. Une chose me stupéfia lors de l’embarquement des passagers. Avant le décollage, un Stewart  tenait un nébuliseur et parfumer  « d’insecticide » tout l’espace intérieur de l’avion. Voulut-il pulvériser des moustiques ou ses cousins ? Drôle de largage d’insecticide d’un avion encore au sol !

                Le confortable vol, dura huit heures. La manière de service fut excellente et hospitalière. Le temps languit pour les fumeurs, par ce besoin de nicotine. Mais c’est interdit de fumer. Je saisis la durée du vol pour m’informer sur les particularités du Niger. Ce nom vient du touareg “Najjer” signifiant “Fleuve“, ce mot serait à l’origine du mot “Nègre” et aussi du pays connu sous le nom de “Nigéria” également. La singularité de la langue française dans le pays est.

     Aujourd’hui soir : veut dire ce soir.

     Autrement dit : dans un autre cas, dans le cas contraire.

    Boire une cigarette : fumer une cigarette.

    Cabiner : déféquer.

    Doigté : montrer du doigt.

    Douchière : la douche.

    Gardinier : jardinier et gardien en même temps.

    Zoto ; argent, jeton.

    Entonnoir: divorcée.

    Frais de taxi : pourboire.

    Titulaire : amant, fiancé en titre.

    Et c’est deux jours ? : Comment ça va.

             En langue locale ; Hana kiwana: comment ça va ? Ethiopienne: Femme très maigre. Kawter : K O.

            Je sus aussi l’histoire des touaregs  du Niger. Ils sont de lointains cousins des Égyptiens et Marocains, ils ne sont pas Arabes. Les Touaregs sont d´origine Amazigh, ils parlent un dialecte Amazigh ancien et l'écriture Tifinagh dans ses nombreuses variantes régionales, a influencé l'alphabet Berbère d'aujourd'hui. C’est un peuple berbère vivant dans les parties centrale et méridionale du Sahara, traditionnellement nomade mais tendant à se sédentariser. Paul Pandolfi, de l'université Paul-Valéry (Montpellier)  « s'est interrogé sur l'origine de cette singularité. Il lui a trouvé une origine ancienne : elle remonte aux premiers contacts directs entre des voyageurs et ces peuples du désert. Dès les années 1860, les Touaregs ont été décrits comme un peuple certes redoutable, mais avant tout mystérieux, indépendant, authentiquement autochtone et peu islamisé. Contrastant à la fois avec les populations arabes d'Afrique du Nord et les Noirs d'Afrique sahélienne, les Touaregs ont été jugés plus civilisés que leurs voisins, culturellement plus proches des Européens. On crut voir dans certaines de leurs moeurs (la monogamie notamment) les traces d'une origine chrétienne oubliée, et on les déclara indubitablement de « race blanche », peut-être même d'origine européenne. Par ailleurs, leur nomadisme était un gage d'insoumission : il s'agissait d'hommes libres qui jamais ne s'étaient soumis aux conquérants arabes ou noirs. Leur mode de vie chevaleresque était un signe de noblesse. Cette image, dont on ne peut dire qu'elle soit fausse, présente toutes les qualités du stéréotype, car elle a su résister à de nombreuses épreuves : l'assassinat du père de Foucauld, le massacre d'une mission française au Niger en 1880, et les examens minutieux du Dr Atgier qui, en 1909, dut constater que beaucoup de Touaregs étaient noirs... Tout cela importa peu : on continua de désigner ces « hommes bleus » du désert comme un peuple nettement plus « blanc » que les autres ». Las de lecture, je fermai Que sais-je ?

              Dare-dare nous arrivâmes le soir à Niamey. Le temps fut doux. Après les formalités de l’entrée, les agents d’accueil nous conduisirent à la résidence universitaire, derrière le fleuve Niger. Cité nouvellement construite, qui offre des prestations d’hébergement de qualité et propose des équipements communs de détente. Un jardin tapissé de verdure, des fleurs Helleborus niger, de  grands arbres catalpas et l’eau chaude courant. Elle est gérée par une adorable, courtoise et aimable française.